Trop de femmes restent passives
Faire une distinction entre la liberté sexuelle féminine et masculine pourrait sembler sexiste, pourtant, il faut bien reconnaître que l’homme, depuis longtemps, vit sa sexualité comme il l’entend. D’ailleurs un homme qui a de nombreuses aventures est valorisé, considéré comme un grand séducteur. Je ne suis pas sûre que ce soit le cas pour une femme, quoiqu’on en dise.
De nombreuses femmes, ont bien du mal à savoir si elles sont vraiment libres sexuellement ; serait-ce avoir plusieurs amants, vivre des expériences libertines, être femme fontaine, être multi-orgasmique, être douée pour faire des fellations, avoir travaillé son périnée, etc… ? Toutes ces possibilités multiples renvoient plus à une notion de performance qu’à une liberté sexuelle acquise.
En fait, la liberté sexuelle consisterait à vivre la sexualité qu’on a envie d’avoir. La société a évolué mais pas sûr qu’elle ne mette pas plus de pression sur les femmes. Il y a encore de nombreuses barrières, plus ou moins conscientes, qui bloquent la sexualité féminine.
Comment libérer les femmes sexuellement ?
Tout d’abord, il est important d’intégrer les différences qui existent entre hommes et femmes. Ce ne sera pas en copiant la sexualité masculine que la femme parviendra à une plus grande autonomie.
La femme, pour se libérer, doit déjà accepter son corps avec les cycles, les imperfections qui n’ont pas d’impact réel sur son plaisir à condition qu’elles soient acceptées !
Elle doit ensuite développer son ressenti et tout particulièrement apprendre à découvrir comment fonctionne son vagin et quelles caresses lui procurent le meilleur plaisir. Trop de femmes encore restent passives au moment de la pénétration, ce qui provoque des gênes voire des douleurs notamment si les grandes lèvres ne sont pas assez ouvertes ou si la lubrification n’est pas suffisante.
Enfin la question du désir reste au centre du débat. Il est assez naturel qu’une femme soit dans le désir de son partenaire mais, il ne faut pas pour autant qu’elle accepte des pratiques qui ne lui conviennent pas. À elle d’apprendre à se positionner et à éventuellement dire non. D’où cette fameuse question du consentement.
Seul le plaisir est à rechercher
Ensuite, il n’y a pas le bon et le mauvais orgasme, d’ailleurs l’orgasme n’est pas forcément obligatoire, seul le plaisir est à rechercher. Un rapport sexuel doit laisser les partenaires heureux, or la jouissance n’est pas la clef de l’épanouissement sexuel. C’est la rencontre harmonieuse qui compte.
En conclusion, une femme libre décide ou pas de faire l’amour avec qui elle a envie. A elle de se sentir libre puisqu’elle a tout pour ; la contraception, l’IVG, l’indépendance financière et les lois qui obligent les hommes encore mal intentionnés à la respecter.
Brigitte Lahaie