L’expression anglaise 'smear test’ (frottis) devrait-elle disparaître ?
Les frottis (smear test) sont extrêmement importants.
Ce type de dépistage a pour but d’analyser la santé du col de l’utérus afin de repérer d’éventuelles cellules anormales susceptibles d’évoluer en cancer du col de l’utérus si elles ne sont pas traitées.
Les femmes âgées entre 25 et 64 ans sont invitées par le NHS à effecter un frottis tous les trois à cinq ans, en fonction de leur âge. Pourtant, l’année dernière, nous avons appris que seules 71 % des femmes respectaient les recommandations de ces dépistages réguliers, le pourcentage le plus bas de ces 20 dernières années.
Une campagne de Public Health England (PHE) souhaite donc adresser le problème en qualifiant le test de “dépistage du col de l’utérus” au lieu de “frottis (smear test)”.
Il s’agit de “détruire certaines barrières”, confie Anne Mackie, directrice du dépistage de PHE, à la BBC. D’après elle, cette nouvelle expression pourrait permettre de “normaliser” la procédure.
“La campagne montre que le dépistage cervical est un test préventif vital qui permet d’identifier les cellules potentiellement dangereuses et de les traiter avant qu’elles ne se transforment en cancer, nous donnant ainsi la possibilité de bloquer le cancer avant même qu’il n’apparaisse”, ajoute-t-elle.
Elle va également insister sur l’importance du dépistage du col de l’utérus, en mettant en scène une femme encouragée par ses amis et sa famille à se rendre au sien.
La campagne “Cervical Screening Saves Lives” (le dépistage du col de l’utérus sauve des vies), créée par l’agence de publicité M&C Saatchi, va être lancée via un ensemble de publicités à la télévision, à la radio et en ligne au cours des huit prochaines semaines.
L’expression “smear test” est-elle obsolète ?
Kate Sanger, porte-parole du Jo’s Cervical Cancer Trust, a confié à Yahoo UK que le “smear test” ne correspondait plus à la manière dont les tests sont réalisés.
“L’expression ‘smear test’ vient de l’ancien processus de traitement des échantillons qui consistait à ‘étaler’ (smear) les cellules sur une plaque de verre afin de les observer au microscope. Les échantillons ne sont plus traités ainsi. L’expression ‘dépistage du col de l’utérus’ est donc plus adaptée pour ce test”.
Mais, l’organisation caritative continue d’utiliser les deux termes afin de s’assurer que tout le monde comprenne de quoi il s’agit.
“Nous savons que certaines femmes n’aiment pas cette expression, mais de nombreuses autres continuent de parler de ces ‘smear tests’. La transmission de messages devrait être accessible et facile à comprendre afin qu’un maximum de personnes en profitent. C’est pourquoi nous continuons d’utiliser les deux expressions”.
“Pour beaucoup de femmes, le dépistage est rapide (le test en lui-même ne prend pas plus d’une minute), indolore (même si un certain degré d’inconfort est attendu) et simple”.
Mais, les femmes hésitent parfois pour différentes raisons, comme la peur, la gêne, la crainte de la douleur ou les difficultés pour obtenir un rendez-vous. Pour certaines, un handicap physique ou des antécédents de violences sexuelles signifient que le dépistage est quasiment impossible.
“Il n’est pas évident pour tout le monde de se rendre à un rendez-vous de dépistage, mais c’est pourtant crucial si vous avez cette possibilité. Le dépistage du col de l’utérus empêche 75 % des cancers du col de l’utérus de se développer, car il permet de détecter les cellules anormales qui peuvent ensuite être retirées”.