Pour Lio, 20 ans après la mort de Marie Trintignant, rien n'a changé sur les violences faites aux femmes

Vingt ans et rien n'a changé.

Vingt ans depuis que Marie Trintignant a perdu la vie sous les coups de son compagnon, Bertrand Cantat, à Vilnius, et pour Lio, sur le sujet des violences faites aux femmes, on en est au même point.

« Tout bouge et rien ne bouge parce que les hommes ne veulent pas perdre leurs privilèges. Ils veulent dominer. #MeToo, le Grenelle, ce sont des alibis. Les masculinistes ne reculent devant aucune violence », a déclaré la chanteuse dans Libération.

L'interprète de Banana Split s'est également remémoré les derniers jours de son amie et les signes qui auraient pu l'alerter sur ce procédé « d'emprise et de manipulation » qu'elle a elle-même subi de la part d'un ancien compagnon violent.

« Je trouvais Marie fatiguée. Par deux fois, elle avait annulé un dîner, ça ne lui ressemblait pas. Quelque chose ne tournait pas rond, mais jamais je n’ai pensé qu’elle était en danger avec Bertrand Cantat. Ce qui m’avait marquée, c’est qu’il l’appelait des dizaines de fois par jour, sans arrêt. Pour ne pas louper ses appels, elle avait mis son portable sur vibreur, dans ses bottines », ajoute Lio.

L'ancienne jurée de The Voice a aussi fustigé certains médias de l'époque qui ont évoqué un « crime passionnel » et ont voulu minimiser les faits. « Il y a même un journaliste qui a évoqué un "règlement de classe" : le monde du cinéma contre le prolétariat de Bertrand Cantat, en somme », s'insurge-t-elle.

Et d'ajouter : « Tout ce qui peut remettre en cause le génie masculin n'est pas susceptible d'être entendu, est forcément mauvais, manipulé, hystérique, politique. (...) Il y a toujours une très bonne raison pour que patriarcat phallocrate tue une femme. »

Bertrand Cantat a été condamné à huit ans de prison pour « meurtre commis en cas d'intention indirecte indéterminée » par la justice Lituanienne en 2004. Six mois plus tard, le chanteur de Noir Désir a été transféré dans une prison française et a été remis en liberté conditionnelle en 2007. Son contrôle judiciaire a pris fin en 2010.

« Quatre ans de prison, c'est ce que vaut la vie d'une femme ? », interroge Lio.