Littérature : les 5 livres coup de cœur de l'écrivaine Cécile Pivot pour la semaine du 14 septembre
Olivier Guez a d’abord signé des livres qui faisaient davantage appel à son savoir-faire en tant que journaliste et de reporter qu’à son talent de romancier. L’Impossible Retour (2009) se penchait sur le retour des juifs en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale et American Spleen (2012) sur une Amérique désenchantée. Mais depuis quelques années, il puise sa fibre romanesque dans l’Histoire. La Disparition de Joseph Mengele remporta le prix Renaudot en 2017 et aujourd’hui, Mesopotamia retrace la vie de Gertrude Bell, "la célèbre voyageuse du désert", une Anglaise issue d’une famille aristocratique richissime, archéologue, qui devint la première officier politique de l’armée des Indes en 1916. La dame, savante, courageuse et intrépide, ne se laissa pas dicter le cours de sa vie par qui que ce soit. Même les plus machos des hommes se sont heurtés à un roc. Nommée "secrétaire oriental", soit cheffe du renseignement au Moyen-Orient en 1917, alors que la Grande-Bretagne régnait sur le quart de la planète, elle aima Bagdad éperdument. En Mésopotamie (qui comptait l’Irak et le nord-est de la Syrie), les ethnies étaient très nombreuses, les querelles et les divergences profondes et c’est là-bas qu’elle se sentit chez elle. Gertrude Bell rencontrera les plus grands (l’un de ses amis les plus chers fut Lawrence d’Arabie) et eut une vie passionnante, c’est incontestable. Cependant, sa vie privée fut bien triste. À travers cette aventurière hors-normes, c’est l’histoire du Moyen-Orient (...)