Lorsque Bernard Werber, l’auteur des « Fourmis », croise les manchots de l’Antarctique

Le continent blanc qui glace l’eau, le corps, les visages, se mérite. On en parle comme d’un paradis mais pour y parvenir, il faut parcourir plusieurs mille nautiques, traverser les 40ème rugissants, apercevoir le Cap Horn et surtout se remettre vite du Passage de Drake, là où les boussoles s’affolent, les creux de l’océan semblent si profonds que l’on pense avoir touché les abysses.

Le Drake, c’est le dur du dur, le choc d’une mer qui refuse le plus souvent d’être d’huile et qui préfère le désordre à la plénitude d’un paysage monotone. Les vagues sont cassantes, les courants à contre-courants, le vent désarmant, ici rien n’est écrit tout peut basculer. Bref les éléments, la nature déchainés dans cette partie du monde, donnent l’illusion que personne n’y est le bienvenu. Une fois passé ces étapes – comme s’il s’agissait de réussir un examen, une épreuve – le spectacle est unique. Il plonge le visiteur-aventurier dans un rêve éveillé, incomparable.

Le blanc domine, la banquise règne, les icebergs nagent en dérivant selon les courants, les manchots sont comme des sentinelles qui vous regardent avec curiosité et en ambassadeur jovial de l’Antarctique. Plus loin, des phoques, des baleines, des orques, des léopards de mer, des oiseaux noirs, blancs, albatros pécheurs, mais aussi un silence de paix de temps en temps rompu par un chant d’animaux ou un craquement de la glace, tout ici hypnotise les rares promeneurs si heureux d’ouvrir les yeux sur un monde qui n’existe nulle par...


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