« Je me suis mariée à 23 ans et j’ai divorcé à 27, j’en ai tiré quatre grandes leçons »
TÉMOIGNAGE - En 2019, j’avais 23 ans et j’étais en couple depuis 4 ans, avec une personne avec qui je m’imaginais passer le reste de ma vie. Un soir, sur un coin de table, en mangeant une pizza, nous avons décidé de nous marier.
Le mariage, c’était un rêve de petite fille. En grandissant bien sûr, mes idées sur cette union avaient évolué mais pour moi, c’était toujours un lien sacré. J’ai toujours vu mes parents sont ensemble depuis plus de 35 ans et pour moi, le divorce n’a jamais été une option. Jusqu’à ce que mon mari me quitte.
Après le mariage, la charge mentale et un burn-out
Quand notre vie de jeune mariés a commencé, j’étais fraîchement diplômée et très fière d’avoir passé ce cap : mariage, étude, tout était sur les rails. Sans en avoir conscience, nous nous sommes réparti des rôles très genrés. Il s’occupait de la conduite, moi je m’occupais de la cuisine, du ménage, de l’administratif. Une charge mentale très forte m’est vite tombée dessus.
Environ deux ans plus tard, j’ai fait un burn-out. C’est là que notre relation a commencé à devenir difficile. J’ai arrêté de travailler et il m’a promis de me soutenir, mais je me suis rendu compte qu’il n’avait pas les épaules pour m’accompagner dans cette épreuve. S’en est suivie une vraie descente aux enfers.
Un divorce auquel je ne m’attendais pas
Je suis rentrée dans une forme de mutisme. Je n’arrivais pas à lui dire comment je me sentais et il ne savait pas comment m’aider. Nous n’avions aucune idée de comment gérer cette situation, mais je ne me suis jamais interrogée sur la pérennité de notre relation. Pour moi, c’était pour la vie.
J’ai commencé à m’inquiéter quelques mois plus tard, le soir de son anniversaire. Il a reçu un message de son ex, qui espérait reprendre contact avec lui. Je ne m’attendais pas à voir ses yeux briller autant, et j’ai senti que quelque chose n’allait pas.
Le mois suivant, il m’a annoncé qu’il voulait divorcer, comme un cheveu sur la soupe. Une semaine plus tôt, nous visitions des appartements et des maisons où déménager. Du jour au lendemain, je suis rentrée vivre chez mes parents. J’ai laissé mon appartement, mon chien, mes habitudes… Et surtout, mon mari.
Leçon n °1 : croire l’autre quand il dit qu’il veut partir
Persuadée que le divorce n’irait pas au bout, je n’ai pas cru son désir de séparation et j’ai eu des comportements très problématiques. Je lui écrivais des messages longs comme des romans, j’allais sonner à la porte de notre ancien appartement, je l’appelais sans relâche…
Je ne suis vraiment pas fière d’avoir refusé de croire qu’il ne m’aimait plus. J’avais besoin de réponses qu’il ne voulait pas me donner, et j’ai fini par m’apprendre qu’il m’avait trompée. Mais quelles que soient mes raisons, je n’aurais pas dû agir de la sorte et je le regrette. Dans ces premiers moments vulnérables, savoir demander de l’aide à ses proches est capital.
Leçon n °2 : le temps aide à s’en remettre
Pendant trois ou quatre mois, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, incapable de me projeter dans l’avenir. Mes amis ont été présents autant qu’ils ont pu, mais la tristesse ne se quantifie pas. Après plusieurs mois, mon chagrin a commencé à m’isoler. Mes amis avaient envie de changer de sujet, d’aller de l’avant mais moi, je restais bloquée en décembre 2022, le jour où mon mari m’avait quittée. Je me demandais pourquoi je vivais cette situation et pas les autres.
Pourtant, contre toutes mes attentes, petit à petit, j’ai commencé à aller mieux. Après cinq mois, j’ai repris goût aux sorties. J’ai renoué avec une amie d’enfance, et nous sommes parties en vacances toutes les deux. Pour moi, c’était une étape immense : partir sans mon ex et profiter de mes vacances, je ne pensais pas en être capable. Mais je l’ai fait !
Leçon n °3 : le divorce est un contrat, il faut le traiter comme tel
Quelques jours après ces vacances, je signais les papiers du divorce. J’y suis allée entourée de mes amis, qui m’ont aidée à passer un bon moment, mais dans la pratique, j’ai eu l’impression que le monde s’écroulait. Après des mois à être dévastée par la rupture et à gérer le divorce en pilote automatique, j’ai pris la mesure de ce que le divorce impliquait matériellement.
J’avais tardé à prendre un avocat et à me faire accompagner dans cette démarche. Prise dans ma tristesse, j’ai répété à mon ex-mari de tout garder. Garde la voiture, garde la moto, garde la machine à laver, le frigo, le lit… Je n’ai pas cherché à récupérer la moitié de nos biens et d’un coup, je comprenais qu’il allait falloir que je me rachète des casseroles, des couverts, et que tout cela avait un coût. Ça a été une grande claque, de comprendre que je me retrouvais avec pas grand-chose, si ce n’est la garde du chien à temps complet.
Leçon n °4 : je peux avoir une sexualité épanouissante
J’ai fini par prendre conscience qu’il fallait laisser le passé au passé et qu’il fallait se soigner à son rythme. En parallèle de cette fin de divorce houleuse, j’ai rencontré quelqu’un. Je comptais passer un peu de temps seule mais notre histoire était si belle que je ne me suis pas empêchée de la vivre. En parallèle, j’ai travaillé sur moi-même et j’ai fait un peu d’introspection.
D’abord, j’ai découvert que je pouvais avoir une vie sexuelle épanouissante. Pendant longtemps, j’ai cru que j’étais asexuelle. J’étais persuadée que j’étais vouée à « subir » ma sexualité. Que le plaisir, ce n’était pas vraiment pour moi, mais que ça ne m’empêchait pas d’aimer mon partenaire. Ce dont je ne me rendais pas compte, c’est que le sexe était un vrai problème dans notre relation, et le nœud de nos disputes. Nous n’avions pas la même libido, les mêmes envies et cela créait des tensions.
En me séparant de lui et en rencontrant mon copain actuel, j’ai découvert que je pouvais avoir une sexualité épanouie, que je pouvais me sentir libre et en parler. C’est un changement immense pour moi de découvrir que j’ai du désir et une libido !
Surtout, j’ai appris qu’il n’y avait pas de chemin parfait pour sortir de la tristesse. Un parcours post-divorce peut être long et houleux, la solitude peut être effrayante, mais j’en suis sortie grandie.
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