Marianne Faithfull, la vie plus dure qu’un rock
En hommage à l'icône du rock’n’roll Marianne Faithfull, qui nous a quittés ce jeudi 30 janvier, nous republions cet entretien tiré du magazine ELLE du 19 mai 2008. Nous avions rencontré l'égérie du swinging London dans son home parisien, où elle avait rassemblé ses souvenirs.
Cela pourrait être l’histoire d’une Amy Winehouse des sixties, devenue accro à l’héroïne alors qu’elle avait une liaison avec Mick Jagger. C’est l’histoire de Marianne Faithfull, 61 ans, impeccable icône du rock, qui se raconte dans « Mémoires, rêves et réflexions » (éd. Christian Bourgois), ouvrage sarcastique, tragi-comique, sincère, cultivé et distancié, puis de plus en plus émouvant, sur ses années passées, ses stars rencontrées et son combat contre la drogue. J’ai la Faithfull en face de moi, assise sur le canapé très « retour du Maroc » du bel appartement du 8e arrondissement qu’un ami lui prête quand elle est à Paris. Elle sirote paisiblement une camomille. Arnaque ? Publicité mensongère ? « Je ne consomme plus d’héroïne depuis longtemps, rit-elle. Mais je prends toujours des somnifères, ça reste ma seule addiction avec les cigarettes. » La voix est superbement rauque, le débit posé, l’accent quasi shakespearien. Le port, de reine. J’évoque le calvaire quotidien de sa jeune collègue, cette Amy Winehouse de 24 ans qui souffre. « C’est très triste parce qu’elle a une voix formidable et beaucoup de talent, convient-elle. Et elle fume du crack, ce qui est terrible pour la voix. Les cigarettes sont déjà suffisamment nocives comme ça, l’alcool aussi, alors le crack ou le crystal meth, c’est pire. » Sur ce, petite gorgée de camomille brûlante pour se requinquer.
« J’ai exploré toutes mes limites...
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