Marie Trintignant : 20 ans après, retour sur ce féminicide qui a changé notre regard sur les violences faites aux femmes

Juillet 2003. L’actrice Marie Trintignant est en Lituanie pour le tournage du téléfilm Colette, une femme libre, dirigé par sa mère Nadine Trintignant. Dans la nuit du 26 au 27 juillet, une violente dispute éclate entre elle et son compagnon Bertrand Cantat, le chanteur du groupe de rock à succès Noir Désir. Son ex, Samuel Benchetrit, envoye un SMS à l’actrice. Bertrand Cantat est jaloux. Il la frappe, à dix-neufs reprises, sur le visage et le corps. Ensuite, il la déshabille et la couche dans le lit, la recouvre d’un drap pour cacher son visage tuméfié. Aux alentours de quatre heures trente du matin, il appelle Vincent Trintignant, le frère de sa compagne, qui se rend sur place. Bien que le chanteur cherche à l'empêcher de voir sa sœur, qui "dort" selon lui, Vincent, guidé par son instinct, finit par pénétrer dans la chambre et constate ce tableau glaçant. Marie Trintignant, nue, blessée, inconsciente. Il appelle les secours et l’actrice est transportée à l’hôpital le plus proche.

À l’hôpital de Vilnius, Marie Trintignant est opérée mais rien n’y fait. Fractures au niveau du nez, lésions cérébrales, hémorragie des nerfs optiques. Les blessures révèlent la violence des actes de Bertrand Cantat. Transférée en France le 31 juillet 2003, l’actrice de 41 ans s’éteint le lendemain, après une ultime opération qui ne échoue à lui sauver la vie. Immédiatement, la presse s’empare de l’affaire. On parle de crime passionnel, de couple qui "s’aimait trop". L’écrivain Jacques Lanzmann va jusqu’à (...)

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