#MeToo : le bilan de trois féministes

Elles portent chacune un regard singulier sur le mouvement lancé aux Etats-Unis en 2017. Lauren Bastide, Tristane Banon et Rokhaya Diallo dressent un bilan choral de ce que Metoo a réellement changé et de ce qu’il reste à faire.

MeToo a-t-il réellement déferlé comme on le laisse penser ? Cinq ans après le début du mouvement lancé sur les réseaux sociaux en 2017, trois féministes ont accepté de revenir sur ces événements qui ont bouleversé la société et le traitement des violences sexistes et sexuelle en France.

« L’expression MeToo n’a pas été inventée par Alyssa Milano, l’actrice, mais par Tarana Burke, une femme qui était une travailleuse sociale, une femme noire, dix ans auparavant », recontextualise Rokhaya Diallo, journaliste et réalisatrice. Si les médias ont, dans leur majorité, retenu cette date, cela est dû au fait que « malheureusement les femmes noires, qui sont précurseures dans les avancées des droits des femmes, sont souvent effacées », appuie-t-elle.

Lire aussi >> « Je ne laisse plus rien passer » : cinq ans après, ce que #MeToo a changé pour elles

Pour Tristane Banon, auteure et essayiste, le mouvement a également commencé bien avant le hashtag #MeToo. En 2007, lors d’un dîner télévisé chez Thierry Ardisson dans l'émission 93, Faubourg Saint-Honoré, elle révèle au détour d’une conversation comment Dominique Strauss-Kahn a tenté de la violer lors d’une interview, cinq ans auparavant. Une prise de parole que l’on a pas - encore - l’habitude d’entendre sur les plateaux de télévision, et qui ne provoque que le rire et l'indifférence des invités.

« Il y a quelque chose qui s’est passé à ce moment-là »

En 2011,...

Lire la suite de l'article sur Elle.fr

A lire aussi