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La Meuf de la semaine #7 : Gabrielle Deydier, auteure d'On ne naît pas grosse

C’est LE livre dont tout le monde parle en ce moment, celui que toutes les personnes qui estiment que les personnes en surpoids ont juste un problème de volonté pour maigrir devraient lire, pour s’éduquer sur cette maladie. A travers On ne naît pas grosse, Gabrielle Deydier raconte sa propre histoire, mais ce n’est pas une autobiographie pour autant. A l’aide de médecins, de témoignages, elle démonte aussi les fausses idées sur le surpoids, l’obésité.

Ce livre, qui est en quelques sortes son combat, est né d’un double déclic :Il y a deux ans, je travaillais dans un collège en tant qu’assistante de vie scolaire, avec des enfants dont certains avaient des troubles cognitifs. L’enseignante m’a dit qu’elle ne voulait pas travailler avec une grosse, et m’a même appelée la “7ème handicapée” de la classe. Le second déclic est venu quand j’ai rencontré Clara, mon éditrice. J’avais déjà un projet de tribune, et elle m’a donné envie d’aller plus loin avec ce travail de double enquête.

“Gros”, un mot à se réapproprier

Gabrielle Deydier est grosse. Pas ronde, pas enrobée : grosse. Pour elle, ce mot n’est pas une insulte et ne devrait pas être utilisé comme tel :Il est nécessaire de ne plus utiliser ce mot comme une critique, de repartir à son origine. Avoir un gros compte en banque ou une grosse voiture n’est pas péjoratif. Pourquoi avoir un corps gros devrait-il l’être ? Gros n’est qu’un adjectif, un mot descriptif.

Pour elle, il est essentiel de se réapproprier le mot “Utiliser d’autres termes, c’est dissimuler le problème. Ce n’est pas en utilisant des périphrases que les choses vont avancer.” L’auteure ne se sent pas une “âme de militante”, elle souhaite “proposer une réflexion intellectuelle sur le sujet de la grossophobie” :Je ne veux pas être que dans la revendication, je veux aussi être dans la pédagogie, l’éducation.

Faire la différence entre body-posi, fat-acceptance et apologie de l’obésité

La principale critique faite à ceux qui prônent le body-positivisme ou la fat-acceptance (acceptation des gros, ndlr) est qu’ils font l’apologie de l’obésité. C’est faux ! Le but est de rappeler que ce n’est pas parce qu’une personne est grosse qu’elle ne mérite pas le respect, l’amour, ou qu’elle ne doit pas se trouver belle et être bien dans sa peau.

“La plupart des gens dissimulent leur grossophobie sous un couvert de santé. Ils disent que c’est pour notre bien qu’ils nous critiquent, pour nous pousser à avoir un déclic et à prendre soin de notre santé. Comme si on ne savait pas qu’on était gros ! On a besoin de personne pour nous le rappeler, et les gens qui ne sont pas médecins n’ont aucun droit de juger notre santé par rapport à notre poids”.

Aujourd’hui, outre le message de bienveillance qu’elle fait passer à travers son ouvrage, Gabrielle Deydier veut adresser un mot à ses lectrices :Ayez un regard bienveillant sur votre corps, quel qu’il soit, car personne ne l’aura à votre place. Alors osez ! Osez porter ce que vous voulez, osez le maillot de bain deux pièces.

On ne naît pas grosse, de Gabrielle Deydier, aux Éditions Goutte d’Or.

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