Nantenin Keïta : « Je cours toute seule, mais je ne gagne pas toute seule »

Plus de deux semaines après la folie des JO, Paris s'apprête à vivre un nouvel événement : les jeux Paralympiques. Pour vous permettre de les suivre dans les meilleures conditions, nous vous en expliquons les règles (pas toujours simples !). On vous révèle aussi les secrets de fabrication de ces bijoux de technologie que sont les prothèses. Mais pour commencer, place à la porte-drapeau de ces Jeux, la sprinteuse Nantenin Keïta.

Après avoir été relayeuse de la flamme olympique le 8 mai dernier, la parasportive sera porte-drapeau, le 28 août, lors de la cérémonie d'ouverture des jeux Paralympiques de Paris 2024. Une grande première pour Nantenin Keïta, qui participe à ses cinquièmes paralympiades. Multimédaillée en para-athlétisme, la sprinteuse se place aussi, humainement, tout en haut du podium, tant cette femme de 39 ans est, également, en or.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Je suis née à Bamako, au Mali, et je suis albinos. De ce fait, je suis aussi déficiente visuelle. Je suis fascinée de savoir que des gens voient à 100 m ; moi, je vois à 2 m ! Mes parents sont arrivés en France quand j'avais 2 ans et demi car, en Afrique, les albinos sont discriminés, maltraités, traqués et tués. J'ai découvert ma singularité en deuxième section de maternelle. C'est mon père [le chanteur et musicien Salif Keïta] qui m'en a parlé. Sur le coup, je n'ai pas compris, car lui aussi est albinos, et, pour moi, c'était normal.

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A 4 ans, je me suis adressée à ma classe pour expliquer la situation et dire que j'avais envie de m'amuser avec eux, et que j'étais gentille. A la récréation suivante, j'avais des camarades avec lesquels jouer à chat. C'était ce que je voulais : être de la partie.

Comment avez-vous découvert le sport ?

J'étais...

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