Nathalie Levy a accompagné sa grand-mère les dernières années de sa vie : « Avec maman et ma tante, nous avons formé un trio, assurant quotidiennement les trois-huit »

Rarement mis en lumière, alors qu'ils sont plus qu'indispensables auprès de nos aînés, les aidants sont au cœur de notre prochain hors-série. A cette occasion, Zaho de Sagazan, Nathalie Levy, Vincent Valinducq et Elie Semoun témoignent de ce rôle qu'ils connaissent si bien. Retrouvez ici le témoignage de Nathalie Levy. Journaliste à Canal+ (« En aparté » et « Inoubliables », « nos chers grands-parents »), elle est la marraine de l'association Le Lien psy et l'auteure de « Chers grands-parents » (Albin Michel), « Courage au cœur et sac au dos » (Le Rocher).

« Petite fille, j'ai instantanément éprouvé une passion pour Rosine, ma grand-mère maternelle, que nous avons perdue il y a trois ans. Elle avait 99 ans et demi. Ce ruban fusionnel, organique entre nous, a duré plus de quarante-cinq ans. Il était indiscutable que, le jour venu de sa perte d'autonomie, ma mère, ma tante et moi ne l'abandonnerions pas. Les cinq dernières années de sa vie, de graves problèmes de santé se sont succédé, et je me suis attribué un rôle bien au-delà de mes capacités. Arrogante ou inconsciente, j'avais le sentiment que ma mamie avait confiance en moi. Avec maman et ma tante, nous avons formé un trio, une ronde de femmes auprès de Rosine, assurant quotidiennement les trois-huit. Néanmoins, je pense avoir manqué de discernement les derniers temps en forçant des situations, en ayant des gestes inappropriés, enfermée dans une forme de déni et de terreur : je n'envisageais pas la vie sans elle.

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Mamie vivait à son domicile jusqu'à ce jour maudit de l'annonce du confinement, où je l'ai retrouvée à peine consciente au sol un matin, après une chute dans la nuit. Hospitalisée en urgence, nous savions que, séparée de nous, elle ne survivrait pas. Rosine a été victime du syndrome de glissement, ne s'alimentant plus, ne parlant plus,...

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