“Je ne prête pas attention à son visage” : retour sur la défense très bancale des accusés au procès des viols de Mazan
Après le témoignage de la victime, Gisèle Pélicot, et l’interrogatoire du principal accusé, Dominique Pélicot, la cour criminelle départementale du Vaucluse entend depuis quelques jours le reste des prévenus dans le cadre du procès des viols de Mazan. Ils sont cinquante en tout, à être jugés dans cette affaire qui horrifie le monde entier. Et malgré les preuves matérielles – à savoir plus de 20.000 vidéos et photographies qui montrent les abus sexuels subis par Gisèle Pélicot alors qu’elle était inconsciente – pas moins de trente-cinq d’entre eux continuent de nier les faits, ou du moins leur intentionnalité. Chaque jour, en ce mois de septembre 2024, ces hommes de tous âges et de tous horizons sociaux s’avancent à la barre pour étaler leurs arguments. Une défense plus que bancale, qui ne tient qu’à une affirmation, tout aussi douteuse : ils ignoraient que la victime n’avait pas donné son consentement.
“Les plans où la femme dort, ça ne m’intéresse pas du tout. Mais j’avoue que, dans l’excitation, j’ai pas fait attention”, a ainsi déclaré Fabien S., ancien SDF de 39 ans, à la barre ce jeudi 26 septembre 2024. “J’étais dans l’ambiance, je n’ai pas pensé qu’elle était droguée. J’ai cru qu’elle était complice”, a-t-il ajouté, indiquant qu’il pensait, comme de nombreux autres, qu’il s’agissait d’un scénario sexuel “consenti” entre les époux Pélicot. “Je reconnais les faits mais je n’y suis pas allé pour la violer, je n’étais pas au courant [qu’elle était inconsciente]”, a finalement (...)