Nous serions nombreux à rester tard au bureau pour nous faire bien voir
Il est 17h, vous vous tournez les pouces au bureau, mais n'osez pas quitter les lieux avant vos collègues. Au lieu de cela, vous surfez sur vos réseaux sociaux et regardez les minutes s'écouler lentement. Cela vous semble toujours mieux que de risquer d'être considéré comme un désoeuvré ou un fainéant. On vous houspille : il serait peut être temps d'arrêter de faire semblant et d'assumer que certains jours, votre charge de travail vous permette de rentrer chez vous plus tôt que d'autres. Mais on vous rassure aussi : vous êtes loin d'être le/la seul/e à pratiquer le présentéisme.
La règle d'or du présentéiste : ne jamais partir du bureau avant 18h
Une récente enquête de la plateforme de notation des entreprises Glassdor avance même que nous serions 26% à rester au bureau sans travailler, juste pour se faire bien voir. Et ce, en partie car beaucoup d'entre nous (30%) pensent qu'il est mal vu de quitter les lieux avant 18h. Une heure qui permettrait visiblement (et bien souvent à tort) dans l'esprit de nombreux employés de distinguer les bons petits soldats des employés en dilettante.
Idem pour l'heure d'embauche : de nombreuses personnes interrogées (28%) dans le cadre de l'enquête se disent gênées d'être les dernières arrivées au travail. C'est qu'il ne faudrait pas non plus passer pour une personne qui a du mal à se “mettre en route”, signe possible d'un manque de motivation.
Les Français nombreux à penser que le télétravail peut nuire à leur carrière
“Les Français partent avec un sérieux handicap : la culture managériale française valorise le présentéisme beaucoup plus que celle d’autres pays européens, comme le Danemark ou l’Allemagne. Les horaires à rallonge sont encore de mise en France, où les salariés sont encore nombreux à tenter de prouver leur motivation en arrivant tôt au bureau, et surtout en partant tard”, décrypte à ce sujet Marie Mure-Ravaud, experte française de la Communauté Glassdoor.
Rien d'étonnant donc à ce que tant de travailleurs soient réticents à l'idée de faire du télétravail. Malgré le fait qu’une personne sur quatre environ pense pouvoir être plus efficace si on lui donnait plus de liberté géographique et/ou des horaires plus flexibles, beaucoup ne franchissent pas le pas. Un employé sur six pense en effet qu’il est primordial d’être vu à son poste de travail par ses collègues et son manager, et pense donc que le télétravail pourrait nuire à son image...