L’ennui, chez certains, a un lien direct avec l’alimentation. Pour faire le point sur cette connexion et ses conséquences, on a demandé à Isabelle Siac, spécialiste des troubles du comportement alimentaire, de nous éclairer.
C'est quoi l'ennui ?
Isabelle Siac. La première chose à laquelle j’ai pensé en évoquant l’ennui, ce sont les gens qui ont mangé pendant le premier confinement parce qu'ils ennuyaient. Il y a aussi les vacances. Quand on mange en vacances, est-ce que c'est parce qu'on s'ennuie ou qu'on profite ? La frontière est ténue.
Les gens aiment être en vacances, avoir du temps pour, par exemple, faire la cuisine. Mais est-ce vraiment un plaisir ? Ou un moyen de combler l'ennui ? Il y a aussi une autre notion qui me vient, potentiellement plus pathologique, c'est le vide, remplir le vide, où l’ennui amène à manger, en réponse automatique.
Mais attention, on ne mange pas forcément parce qu'on s'ennuie, et ce n'est pas parce qu'on s'ennuie, qu'on va manger en réponse.
Pourquoi certaines personnes mangent-elles systématiquement en réponse à l’ennui ?
I.S. C'est très personnel. Chacun à sa réponse à l'ennui.
Pour tout ce qui concerne l'alimentation, la culture familiale est importante. Il y a des familles dans lesquelles, quand on est en vacances, la première question qu'on se pose dès le matin, c'est « qu'est-ce qu'on va manger ce soir ? » Du coup, on va aller au marché etc. C’est l'occupation de la journée et après, il y a l'apéro du soir, un vrai cérémonial. Pendant le premier confinement, ça s'est vu très fortement. Ça, c'est le côté le moins pathologique, la nourriture, ça occupe, ça délasse.
Le vide, par contre, fait partie du domaine...
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