Le Nutri-Score durcit ses règles dès le 1er janvier et de nombreux produits sont concernés
CONSOMMATION - Les règles vont se durcir. À compter du 1er janvier 2024, les modalités de calcul du Nutri-Score vont changer afin d’offrir davantage de transparence sur la qualité des produits. La raison ? L’algorithme actuel n’était tout simplement plus en phase avec les principales recommandations alimentaires des pays européens, selon le ministère de la Santé, qui a acté cette décision en avril dernier.
Cette note – de A à E – est indiquée sur certains produits afin d’informer le consommateur de leur qualité nutritionnelle globale. Calculé sur une base de 100 g ou 10 ml de produit, le score prend en compte la teneur en nutriments et en aliments à favoriser, comme les fibres, les protéines, les fruits ou les légumes, mais aussi en nutriments à limiter, comme les acides gras et saturés, les sucres ou les sels.
Ainsi, avec ces nouvelles règles qui rentreront en vigueur, les produits dans lesquels se trouvent des édulcorants, des sucres, des graisses ou du sel vont être sanctionnés, et seront plus durement notés. Mais ces changements sont aussi bénéfiques pour certains produits, qui verront leur note augmenter.
Céréales, pizzas surgelées et laits végétaux sanctionnés
Cinq catégories de produits sont concernées par ces changements (huiles, poissons, céréales, viandes, produits transformés). Selon un article de BFMTV, ceux pour qui ce changement n’est pas bénéfique sont, par exemple, les plats cuisinés à réchauffer ou certaines pizzas surgelées. Ils n’auront plus la notation verte (A ou B).
Autres produits à voir leur note baisser : les céréales à teneur en sucre élevée, comme ceux qui sont parfois servis aux enfants pour le petit-déjeuner. Leur note passera de A à C.
Avec ce changement d’algorithme, le lait, les boissons lactées et les boissons végétales seront désormais inclus – ces produits n’étaient auparavant pas notés au Nutri-Score. Les laits écrémés et demi-écrémés feront partie des produits les mieux notés, au contraire des laits végétaux, qui seront moins bien notés. Les viandes rouges seront quant à elles moins bien notées que les volailles.
Les sodas « light » notés au maximum C
Interrogé en avril dernier par Le HuffPost, Serge Hercberg, professeur à l’université Sorbonne Paris Nord, spécialiste de la nutrition en santé publique et père du Nutri-Score, expliquait les changements à venir pour certains sodas : « Ce n’est pas légitime que les sodas “light” ou “zéro sucre” soient classés B, alors ils vont être pénalisés dans le nouvel algorithme et passeront au minimum à C. Les sodas qui mélangent édulcorants et sucres seront eux notés D ou E. »
D’autres produits verront au contraire leur note augmenter. C’est le cas par exemple des céréales complètes, du saumon ou d’autres poissons gras. Ce changement de calcul est aussi bénéfique pour les huiles moins grasses, comme l’huile de colza, d’olive ou de noix. « Les fromages les moins gras et salés, comme l’emmental, obtiendront un C, alors que les autres resteront en D ou E », indiquait Serge Hercberg au HuffPost.
Pour rappel, l’affichage du Nutri-Score n’est pas obligatoire. Il est attribué sur base de volontariat des industriels, ce qui ne changera pas en 2024. Et face au nouvel algorithme de calcul, certaines marques qui voient leurs produits pénalisés pourraient décider de ne plus l’afficher, avance France Info.
C’est déjà le cas de la marque Bjorg, spécialisée dans les produits biologiques. Ses boissons végétales devraient passer de la note A ou B à D ou E. Mais le groupe a supprimé le Nutri-Score de ses emballages il y a déjà quelques semaines, et compte le remplacer par le « Planet-Score ». Selon BFMTV, seulement un quart des produits alimentaires affiche leur Nutri-Score.
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