Un œil, des œils ? Oui, cette orthographe existe aussi (et on vous explique pourquoi)
C’est l’une des plus grandes incohérences de notre langage, déjà connu pour être particulièrement complexe (et parfois très illogique). On ne vous parle pas des homonymes, des conjugaisons alambiquées, ni même des mots à double orthographe… Mais bien des pluriels irréguliers, ceux qui contournent la règle pourtant simplissime d’ajouter un “s” en terminaison. Si l’on peut bien sûr évoquer les mots qui prennent un “x” au pluriel, on pense surtout à un mot en particulier dont la version plurielle semble n’avoir aucun sens : un œil, mais… des yeux. Il s’agit du seul mot de toute la langue française qui change complètement une fois qu’on le multiplie. Mais vous serez certainement surpris d’apprendre que “yeux” n’est pas l’unique forme plurielle d’“œil”. Eh oui, le mot “œils” existe lui aussi, mais s’utilise dans des contextes bien précis. On vous explique.
Comme l’explique Muriel Gilbert, journaliste spécialiste de la langue française – à la fois correctrice pour Le Monde et autrice de plusieurs ouvrages consacrés à l’orthographe – dans sa chronique “Un bonbon sur la langue” sur RTL, le pluriel “œils” s’emploient dans deux situations distinctes : pour les mots composés, et pour certains mots du vocabulaire technique, “quand l’œil désigne une ouverture”. La première s’applique donc à l’œil-de-bœuf par exemple, qui désigne une fenêtre arrondie, où l’on dira au pluriel des “œils-de-bœuf”. Idem pour l’œil-de-tigre, l’œil-de-serpent ou encore l’œil-de-chat, ces pierres que l’on retrouve (...)