Pédocriminels, brouteurs : ces femmes chassent les escrocs sur le web

Comme tous les jours, après le petit déjeuner, Kelly (tous les prénoms ont été modifiés à la demande des témoins), 48 ans, se connecte sur Facebook sur le profil de Nadine, 79 ans. Depuis 18 mois, cette assistante de direction a créé virtuellement cette femme, afin de piéger des brouteurs, ces arnaqueurs qui se lient avec des internautes dans le but de nouer une relation sentimentale, puis de leur soutirer de l’argent. "Dans un article, j’ai découvert les dégâts qu’ils pouvaient causer : certaines victimes, ruinées à force de leur envoyer leurs économies, se suicident, explique-t-elle. J’ai donc rejoint un groupe Facebook* de croque-escrocs, qui piègent les brouteurs en se servant de leurs propres méthodes."

Sur chacun de ses trois profils féminins, Kelly se fait passer pour une femme âgée, crédule, et isolée, une cible particulièrement visée par les escrocs aux arnaques sentimentales. Sur chacun de ses comptes masculins, elle donne vie à des hommes seuls. Des proies faciles pour les malfaiteurs qui, cachés derrière des avatars féminins, proposent des prestations sexuelles à payer en avance, avant de cesser tout contact ou de les faire chanter. "Lorsque je crée un compte, je reçois plus de 60 invitations de personnes qui veulent "faire plus ample connaissance", me complimentent sur mon physique, me demandent comment je vais, raconte-t-elle. Je reconnais immédiatement les brouteurs car ils entrent rapidement dans une approche de séduction et peuvent faire des fautes d’orthographe." (...)

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