Vous partez en vacances en Espagne ? On va vous demander plus d'informations personnelles pour lutter contre le crime organisé

Vous partez en vacances en Espagne ? On va vous demander plus d'informations personnelles pour lutter contre le crime organisé

À partir d'aujourd'hui, les touristes arrivant en Espagne devront fournir davantage de données personnelles aux autorités.

Les informations demandées comprendront l'adresse du domicile et le lien de parenté avec les enfants voyageant dans le même groupe.

Les données seront collectées par les hôtels, les locations de vacances, les campings, les agences de voyage et les sociétés de location de voitures.

Les autorités espagnoles affirment que ces contrôles accrus, prévus par un décret royal, s'inscrivent dans le cadre d'une répression plus large du crime organisé.

Toutefois, les hôtels ont protesté contre l'introduction de ces règles, affirmant qu'elles auraient un impact négatif sur l'expérience des visiteurs.

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Quelles données supplémentaires les touristes devront-ils fournir en Espagne ?

À partir du 2 décembre, les hôtels et autres opérateurs touristiques devront collecter et communiquer plus de 40 informations pour les réservations d'hébergement et plus de 60 pour les réservations de location de voiture.

Ils sont déjà tenus d'envoyer aux autorités, dans les 24 heures, le nom complet, l'adresse électronique et le numéro de passeport ou de carte d'identité de leurs clients.

Les nouvelles informations comprennent les modalités de paiement, l'adresse du domicile, les numéros de téléphone, le nombre d'invités dans un groupe et les liens de parenté.

Les données seront ensuite téléchargées sur une plateforme qui sera surveillée par les forces de sécurité espagnoles.

Les nouvelles mesures s'appliquent à l'Espagne continentale et à ses îles, y compris les Baléares et les Canaries.

Les entreprises qui ne s'y conforment pas s'exposent à des amendes pouvant aller jusqu'à 30 000 euros.

Les hôtels espagnols protestent contre les nouvelles règles en matière de collecte de données

Les hôteliers ont demandé que le nouveau décret soit rejeté ou édulcoré.

Le CEHAT, la principale association hôtelière espagnole, a réussi à repousser l'entrée en vigueur du décret, qui était initialement prévue pour janvier 2023.

Mais à part cela, le groupe affirme n'avoir reçu aucune communication de la part des autorités ni aucune offre de solution.

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"Cela fait des mois que nous demandons un dialogue et des propositions concrètes pour garantir la sécurité juridique et la viabilité du secteur, mais nous n'avons reçu aucune réponse", a déclaré Jorge Marichal, président du CEHAT, dans un communiqué de presse.

La CEHAT a maintenant déclaré qu'elle envisageait une action en justice en raison de "l'impact négatif que cette réglementation aura sur le secteur hôtelier et sur les voyageurs eux-mêmes".

"Face à ce manque de volonté politique, nous sommes contraints de proposer des voies légales pour protéger à la fois les propriétaires d'entreprises et les voyageurs", a ajouté M. Marichal.

Quel sera l'impact des nouvelles règles sur les voyageurs ?

Selon le CEHAT, les nouvelles règles se traduiront par des procédures administratives plus complexes et plus fastidieuses, ce qui compromettra l'expérience des visiteurs en matière d'hébergement.

Les agences de voyage ont déclaré que les procédures empiéteront sur la vie privée des gens et ajouteront un fardeau bureaucratique qu'elles ne peuvent pas se permettre.

Elles risquent d'augmenter les heures de travail et, par conséquent, de faire grimper les prix pour les voyageurs.

Les associations européennes d'agents de voyage et de voyagistes (ECTAA) et le groupe espagnol d'agences de voyage ACAVE ont mis en garde contre "les graves répercussions sur le marché européen du tourisme et la protection des données personnelles des voyageurs".

Quelle est la différence avec les autres pays de l'UE ?

Dans d'autres pays de l'UE, les hôtels et autres formes d'hébergement sont également tenus de vérifier le passeport ou la carte d'identité des clients.

Dans plusieurs pays, dont la Croatie, l'Italie et l'Allemagne, les informations concernant les noms, les coordonnées et les numéros d'identification doivent être communiquées aux autorités.