Pause Simone : J'y étais : Le concert du "rappeur patriote" Millésime K

"Y a un bus de fachos qui vient de débarquer, c’est quoi l’histoire ?" En réponse à cette remarque, pas de huées, mais des applaudissements. Il est 21h15, samedi dernier, quand Millésime K arrive dans une salle de réception où son public l’attend. "Montrez-moi vos drapeaux, s’il vous plaît, montrez-les-moi, bien haut ! Tout le monde !" Me voici au milieu d’une soixantaine de fans d’Anthony, lyonnais en costume-cravate qui "fait du rap, mais ne vient pas de la rue". Anthony dont plusieurs dates ont été annulées récemment - notamment à Lille, le 25 mars - à cause de ses prises de position proches de celles de l’extrême-droite. Alors, vous allez probablement vous demander ce que je faisais là-bas (au lieu de regarder la fin des auditions à l’aveugle de The Voice). Laissez-moi rembobiner.

En 2021, je tombe sur le clip de son titre "Patriote" sur YouTube. Des plans des Champs-Élysées par-ci, des drapeaux tricolores par là, un texte qui évoque Jeanne d’Arc et dénonce le "racisme anti-blanc"... De clic en clic, je découvre l’existence d’un "genre musical" aussi antinomique que le "rock chrétien" : le rap d’extrême-droite, ou "rap identitaire", en tout cas un rap qui n’est autre qu’un blasphème envers ce mouvement culturel qui puise ses origines en Afrique. Au-delà du racisme plus ou moins explicite de ses chansons, je m’aperçois rapidement que Millésime K est accusé de sexisme, d’homophobie et de transphobie. Trois discriminations qui, reconnaissons-le, sont courantes dans le rap plus (...)

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