La Pause Simone de l'été par Ovidie : Peut-on être féministe et réclamer des espaces "No kids" ?
Salut, je m’appelle Ovidie, je suis autrice, réalisatrice et daronne depuis dix-neuf ans déjà. Un jour ma mère m’a dit « Les chiens c’est comme les enfants, on ne tolère que les siens. Et Vice versa ». Et je ne suis pas loin de ressentir la même chose. Je ne suis pas du genre à fondre devant un gazouillis de nourrisson, je n’ai pas cet élan. Pour autant, les enfants ne me dérangent pas. Je peux jouer ou discuter avec eux, on peut me les confier les yeux fermés… Mais je dois avouer qu’ils m’indiffèrent. La seule enfant que j’aime fondamentalement, c’est la mienne. Donc je comprends qu’on ne soit pas gaga devant un bébé en BabyBjörn. Et pourtant, les No Kids, vous commencez sérieusement à me courir sur le haricot. Enfin, pas toutes les No Kids, juste celles qui en ont détourné la dimension politique pour n’en conserver que l’aspect ultra-individualiste. Et c’est de ça dont j’ai envie de vous parler dans la Pause d’été de Simone.
Depuis quelques temps, les espaces dits « Child Free » se multiplient. On parle de plus en plus de mariages, de croisières, d’hôtels et plus largement de vacances réservées aux adultes. Pardonnez-moi, mais à moins de songer à organiser une partouze, je ne vois pas bien l’intérêt. De plus en plus de gens réclament des transports et restaurants sans enfants. Difficile de savoir s’il s’agit d’une réalité ou d’un prisme médiatique. Il n’empêche que cette petite musique est bel et bien là désormais, dans nos sphères de pensées. Elle était déjà présente dans les (...)