La Pause Simone : Peut-on être viril et avoir un chihuahua ?

Il y a quelques jours, je découvre cette vidéo cumulant plus de 9,5 millions de vues sur Instagram. On y voit d’abord un policier en civil qui lance une chaussure en l’air et, magie du montage tiktokien, se retrouve en tenue de travail avec un rottweiler dans les bras ; puis, un jeune homme qui ne paie pas de mine en jogging et qui se transforme en mâle à costume noir aux côtés d’un imposant doberman ; suivi d’un troisième gaillard qui, lui, se la joue beau toutou, torse nu et gros tattoos. Après eux, l’humoriste belge Nicolas Lacroix apparaît pour parodier cette tendance, accoutré d’une nuisette à cœurs et d’un chat blanc. La légende de son post : “La virilité. Même le chat s’est désolidarisé…“ Après avoir ri quelques secondes devant la mise en scène de @Nicoenvrai, je chausse mes lunettes antisexistes et je me dis : “Tiens, tiens ! Mais pourquoi ces hommes ressentent-ils le besoin d’exhiber ainsi leur animal de compagnie ?Qu’est-ce que cette démarche nous apprend de leur façon de voir le monde ?“ (oui, mes pensées ressemblent à des pitchs d’articles, que voulez-vous, #déformationprofessionnelle).

J’envoie la vidéo au psychanalyste Vincent Tournier et lui demande ce que ça lui inspire. “L’animal est une surface de projection, un signe extérieur - de richesse, de virilité, de douceur, m’expose-t-il. Parfois même, il est utilisé comme un double de soi, pensons à Tintin et Milou. C’est un signe au sens sociologique, il véhicule un message adressé à l’autre mais aussi à soi-même, (...)

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