"Pendant la guerre, la famille qui possède cette société a caché ma famille juive à Paris" : la rumeur qui a contribué à faire de Bonne Maman, la marque préférée des Français
Bonne Maman voit le jour en 1971 et, très vite, rentre dans le coeur et le foyer des Français. Aujourd'hui, Bonne Maman se cesse de se développer et devient la marque préférée des Français.
Si les Français affirment réduire leur consommation de certains produits depuis le début de l'inflation, ils sont tout de même nombreux à rester attachés à leurs marques favorites. C'est ce que démontre la distinction annuelle "Marque préférée des Français", qui a publié son classement au mois de mars dernier. Tout en haut du podium ? La célèbre griffe Bonne Maman.
À la fin des années 40, Jean Gervoson et Pierre Chapoulart (négociants de fruits) lancent leur propre production de confitures. En 1971, Jean Gervoson décide de racheter les prunes invendues de celui qui est devenu son beau-père. Il en fait des confitures, qu'il conserve dans des bocaux en verre recouverts de nappes à carreaux. Et, avec sa femme Suzanne, il décide de commercialiser sa confiture industrielle aux airs de fait-maison sous le nom d'une nouvelle marque : Bonne Maman. Le succès est immédiat.
#1 Les fondateurs de la marque ont-ils caché des enfants durant la Shoah ?
L'histoire est folle. Lorsqu'un professeur de droit aperçoit une vieille dame tentant d'attraper un pot de confiture sur les hautes étales de l'épicerie, il vient à son secours. C'est là qu'elle se confie : "Je suis une survivante de la Shoah. Et pendant la guerre, la famille qui possède cette société a caché ma famille à Paris." L'histoire est relayée par millier sur les réseaux sociaux et les internautes se promettent de n'acheter, à l'avenir, que des confitures de la célèbre marque au capuchon vichy. Mais alors cette incroyable histoire est-elle vraie ? La société ne s'est pas attribué le mérite de cet acte et les familles fondatrices restent très discrètes. "La famille préfère préserver sa vie privée et ne commente pas les demandes de renseignements sur des questions personnelles", avait à l'époque déclaré Bonne Maman dans un communiqué.
#2 Bonne Maman : d'où vient ton nom ?
"Bonne Maman ? Une trouvaille à moi. C’était le surnom de ma grand-mère maternelle, j’ai pensé qu’il pouvait plaire", confiait Jean Gervoson à l'un des seuls journalistes qui a pu pousser les portes de la forteresse Andros, il y a quelques années déjà. Et le packaging des pots, lui aussi, ressemble à celui de nos grands-mères. Une simple étiquette blanche, collée sur le bocal avec le nom du fruit que l'on y retrouve. Rien de plus, si ce n'est le couvercle imprimé vichy qui permet de repérer le pot au milieu des centaines d'autres dans les rayons des supermarchés.
#3 Du 100% made in France chez Bonne Maman
Absolument toutes les gourmandises signées Bonne Maman sont fabriquées en France. Les usines de la marque se situent, entre autres, dans le Loir-et-Cher, dans la Manche, dans l'Eure-et-Loir et dans le Lot. "Le savoir-faire est ici, pas question d’aller voir ailleurs", assure Frédéric Gervoson, actuel PDG d'Andros, dans les colonnes de Capital. En revanche, hors de question pour la griffe de ne pas faire goûter ses produits au-delà des frontières. En 2021, Bonne Maman assurait une présence dans 120 pays.
#4 Plus de 500 hectares de vergers pour Andros
Pour assurer à ses clients des produits irréprochables, le groupe Andros dispose d'un véritable atout : plus de 500 hectares de vergers sous contrat. Les fruits sont produits en France et récoltés à maturité à 85%, le plus souvent sans pesticide et additif. Ensuite ? Près des trois-quarts des 500 000 tonnes de fruits qui vont être transformés arrivent frais en usine.
#5 Des réussites... mais aussi des échecs
Parmi les plus grands succès de Bonne Maman, on note la sortie de Bonne Maman en ultrafrais, en 2008. Mais aussi la création de Bonne Maman Intense. Des produits avec plus de fruits et moins de sucre, qui s'imposent comme le meilleur lancement de l'année en 2017. En 2021, la marque française ajoute à sa gamme une première pâte à tartiner sans huile de palme en espérant bien, un jour, détrôner le célèbre Nutella.
S'il y a eu de très bonnes réussites, Bonne Maman a également connu quelques échecs. "Mais ça fait partie du jeu, on les assume", confiait Florian Delmas, président d'Andros, à LSA. Des échecs qui coûtent un peu cher, puisqu'une nouvelle ligne de production pour fabriquer un produit se chiffre entre 5 et 10 milliards d'euros.
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