Le personnage de la Petite Sirène vu par un psychanalyste

Le conte d'Andersen, paru en 1837, n'est pas édulcoré comme le dessin animé, sorti en salles, lui, en 1989. Ariel est orpheline de mère, a cinq sœurs, un père, roi des océans, et une grand-mère. A 15 ans, elle rêve de devenir humaine, tombe amoureuse du prince Eric, qu'elle sauve de la noyade, échange sa queue de sirène contre une paire de belles gambettes, au sacrifice de sa voix. Tout cela pour finalement ne pas être aimée du prince et terminer en écume. Autant dire que la Petite Sirène ne nage pas vraiment dans le bonheur.

La mère à (dé)boire

Cette mer qu'elle veut absolument quitter n'est pas sans rappeler, dans un premier temps, le liquide amniotique dans lequel elle baignait à l'époque où sa maman était enceinte.

En ce sens, cette eau peut représenter une sorte de paradis perdu, celui de la présence maternelle, de la fusion dont elle doit s'extraire pour grandir. Mais lorsqu'il n'y a pas d'identification à la mère, l'accès à la féminité est plus flottant justement, nous rappelle la psychanalyste Sophie Braun* . De surcroît, avec sa queue, la Petite Sirène est fortement entravée, plus que d'autres, diffcile de s'émanciper.

Or, Ariel a une envie très forte de transformation, de devenir une femme, au point de sacrifier son âme (la voix en est le reflet, non ?). Mais, pour tout le monde, la puberté est un processus de changement angoissant, souvent douloureux. On doit tous, à l'instar d'Ariel, s'amputer...

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