Petite rétrospective sur l'épilation et les femmes fières d'être au naturel

L'épilation est une vieille affaire de beauté qui a beaucoup évolué au fil des ans. Les femmes ont toujours cherché à se débarrasser de leurs poils, à l'exception de quelques femmes, comme l'artiste emblématique Frida Kahlo, qui ont préféré faire les choses un peu différemment.


Frida Kahlo, artiste légendaire et icone de la pilosité. (Photo : Getty Images)

Les femmes dissimulaient et rasaient leurs poils bien avant l'époque de F. Kahlo. Les femmes de l'Égypte antique ont peut-être été les premières à lancer l'idée de l'épilation grâce à la cire d'abeille et autres cires à base de sucre. Les femmes de la Grèce antique ont également participé à cette pratique, comme l'illustrent les œuvres d'art dénuées de poils de l'époque.

Rome était également dans le coup et les femmes de la haute société utilisaient des rasoirs, des crèmes dépilatoires… Au cours de la Renaissance, il n'était pas rare de trouver des livres de recettes, souvent appelés « livres de secrets », contenant différentes méthodes pour se débarrasser des poils en fonction de chaque partie du corps.

En 1915, Gillette a lancé le premier rasoir destiné aux femmes qui commençaient à être nombreuses à se raser les aisselles. Dans les années 1940, une pénurie de soie pendant la Seconde Guerre mondiale a poussé les femmes à opter pour un look jambes nues. Quelques années plus tard, la mode du bikini est apparue et les femmes se sont mises à se raser et à s'épiler de plus en plus.

A la fin des années 1980, sept sœurs brésiliennes ont ouvert une boutique aux Etats-Unis afin de proposer des services d'épilation aux newyorkaises. Les femmes ont commencé à adopter l'« épilation brésilienne », notamment suite à sa mention dans un épisode de Sex and the City.

La norme culturelle actuelle est « l'épilation intégrale de la majorité du corps », d'après la chercheuse Emma Trisolini. Un article dans le Psychology of Women Quarterly mentionne que les femmes cherchent pratiquement toutes à se débarrasser de leurs poils, considérant cela comme une légère gêne mais néanmoins un choix personnel.

Les psychologues proposent plusieurs théories pour tenter d'expliquer pourquoi les femmes souhaitent se débarrasser de leurs poils et cela depuis l'âge de pierre, et même avant : il faisait peut-être trop chaud quand nos ancêtres cherchaient de la nourriture, il s'agissait peut-être d'éliminer les maladies en évitant les refuges de microbes à l'origine de maladies. Cependant, il existe des exceptions notables de femmes qui souhaitent ne pas se plier à la mode de l'épilation et cette attitude semble de plus en plus présente aujourd'hui.

Sophia Loren très séduisante avec ses aisselles non rasées. (Photo : Getty Images)

A la fin des années 1800, des artistes commençaient à inclure des femmes avec des poils dans leurs œuvres. Des artistes célèbres comme Vincent Van Gogh et Henri Matisse mettaient en avant les poils féminins, en représentant des femmes avec des poils sur le pubis et sous les aisselles, avant que F. Kahlo n'exhibe ses beaux sourcils dans les années 1920. La magnifique Sophia Loren a régulièrement montré ses poils sous les aisselles au cours des années 1950 et la chanteuse Patti Smith a posé sur la pochette de son album Easter en 1978, les aisselles bien en évidence.

Patti Smith montre fièrement ses aisselles sur la pochette de son album Easter. (Photo : Arista Records)

Ces 20 dernières années, nous avons eu l'occasion d'observer d'autres exemples modernes de femmes fières d'avoir des poils. L'amour pour les poils semble évoluer tranquillement depuis « le choc » de 1999, lorsque le monde a vu la petite chouchoute américaine Julia Roberts marcher sur le tapis rouge et faire coucou en montrant ses aisselles couvertes de poils.


Un look tapis rouge de winneuse ! Julia Roberts fière de ses aisselles. (Photo : Getty Images)

Au début des années 2010, les célébrités ont commencé à s'inspirer des modèles du passé. On a ainsi eu la révolution des « sourcils épais » inédits depuis l'époque de F. Kahlo, notamment grâce à l'esprit rebelle de Cara Delevingne qui a explosé sur la scène de la mode.


La reine moderne des sourcils audacieux Cara Delevingne. (Photo : Getty Images)

Une photo Instagram de Madonna visiblement fan du style de Julia Roberts a fait le buzz en 2014. Jemima Kirke, actrice vu dans Girls, ainsi que Miley Cyrus ont fièrement montré leurs aisselles non rasées devant les caméras en 2015. L'actrice Cameron Diaz fait même l'éloge des poils pubiens dans son récent best-seller The Body Book.

Des poils…… Et alors !!!!!

Mais, la mode des poils non rasés n'est pas seulement une affaire de célébrités. En 2015, une campagne a fait le buzz chez les chinoises, invitant ces dernières à montrer leurs dessous de bras recouverts de poils. L'auteure Yuan Ren a ainsi expliqué que la culture chinoise était particulièrement ouverte vis-à-vis des poils en général et qu'il existe un « respect des choix individuels », contrairement à la société occidentale. L'anglaise Harnaam Kaur a récemment dévoilé sa barbe aux médias, décidant d'accepter ses poils naturels (le résultat du syndrome de Stein-Leventhal) car sa religion l'empêche de se raser.

Harnaam Kaur, barbue et magnifique. (Photo : Getty Images)

Cette année en 2016, Adele a mentionné les barbes féminines sur scène. Elle a ainsi évoqué un important changement hormonal à l'origine d'une croissance excessive de sa pilosité faciale, confiant ainsi au public : « j'ai vraiment une barbe et j'en suis fière. Je l'appelle Larry ».

Notre culture est encore aujourd'hui centrée sur les épilations brésiliennes, les aisselles bien lisses, l'épilation et le rasage intégral. Cependant, les poils semblent de plus en plus acceptés dans certains cercles, au moins chez certaines femmes fières d'être naturelles et de ne pas nécessiter (trop) d'entretien.

Jenna Birch
Collaboratrice