« Les Petites Victoires » : une comédie qui fait du bien et du lien

Michel Blanc et Julia Platon dans Les Petites Victoires, une comédie de Mélanie Auffret.  - Credit:stephanie branchu
Michel Blanc et Julia Platon dans Les Petites Victoires, une comédie de Mélanie Auffret. - Credit:stephanie branchu

Déjà, dans son premier film, Roxane, le combat d'un producteur d'œufs qui rendait ses poules heureuses en leur clamant du Cyrano, la jeune réalisatrice Mélanie Auffret se distinguait par son approche originale, son style singulier, sa subtile direction des acteurs, Guillaume de Tonquédec, Léa Drucker et Lionel Abelanski. Son deuxième long-métrage, Les Petites Victoires, est de la même veine et aborde la désertification des campagnes françaises – ces territoires perdus – et le sujet souvent oublié de l'illettrisme.

Une certaine France délaissée, vue à travers la vie quotidienne d'une institutrice et maire d'un petit village breton qui se démène jour et nuit pour ses habitants. Alice (Julia Platon) doit aussi sauver son école menacée de fermeture, rouvrir une boulangerie, être tout à la fois assistante sociale, infirmière, voire sexologue, agent de voirie…

L'arrivée impromptue, dans sa classe, d'Émile (Michel Blanc), un sexagénaire bougon qui a décide d'apprendre à lire et à écrire, va changer beaucoup de choses. Pour Alice, sorte de soldat républicain, pas question de l'exclure ni d'abandonner ces administrés qui, eux aussi, s'investissent dans la survie de leur village. À l'instar de Saturnin (Lionel Abelanski), son adjoint à la mairie, Bruno (Bruno Raffaelli), Pauline (India Hair) et de Jeanine (Marie-Pierre Casey) qui regrette l'époque « où il y avait encore un docteur ! ».

L'illettrisme en ligne de mire

L'idée de raconter le quotidien d'une jeune femme exem [...] Lire la suite