Philip Morris accusé de «manipuler la science» pour attirer les non-fumeurs japonais

L'entreprise Philip Morris International est accusée de faire pression pour que ses appareils IQOS soient autorisés dans les lieux où il est interdit de fumer. | Heleno Kaizer via Unsplash
L'entreprise Philip Morris International est accusée de faire pression pour que ses appareils IQOS soient autorisés dans les lieux où il est interdit de fumer. | Heleno Kaizer via Unsplash

Une stratégie «secrète». Le géant du tabac Philip Morris International (PMI) chercherait à «manipuler la science à des fins lucratives», dans le cadre de la commercialisation de son produit de tabac chauffé nommé «IQOS», la cigarette électronique de la société, dont le Japon est un marché porteur.

Une étude du Tobacco Control Research Group («Groupe de recherche sur la lutte antitabac») de l'université de Bath (Royaume-Uni), relayée par le quotidien britannique The Guardian, révèle que Philip Morris Japan (PMJ, la filiale japonaise de l'entreprise spécialisée dans les produits du tabac) a financé des travaux de recherche dans le but d'attirer des non-fumeurs vers l'IQOS.

C'est notamment le cas d'une étude de l'université de Kyoto (Japon) sur le sevrage tabagique. PMJ aurait ainsi transmis 20.000 livres sterling (environ 23.580 euros) par mois à FTI-Innovations, une société de conseil en sciences de la vie, dirigée par un professeur de l'université de Tokyo. Et ce, afin de promouvoir des produits du fabricant américain lors d'événements universitaires.

Présence publicitaire aux JO

Dans un courriel interne, un employé de la filiale japonaise assure même qu'on lui a demandé de «garder le secret». Car l'étude, publiée dans la revue Nicotine & Tobacco Research, se fonde sur vingt-quatre documents d'entreprise datés d'entre 2012 et 2020 et ayant fait l'objet de fuites. «Ces activités ressemblent à des stratégies connues visant à influencer la conduite, la publication et la portée de la science et à dissimuler des activités scientifiques», évaluent les experts.

Sophie Braznell, l'une des autrices de l'étude, s'insurge: «La manipulation de la science à des fins lucratives nuit à tous, en particulier aux décideurs politiques et aux consommateurs qui tentent de prendre des décisions susceptibles de changer leur vie. Elle ralentit et sape les politiques de santé publique, tout en…

Lire la suite sur Slate.fr