Philippine, 19 ans, retrouvée morte dans le Bois de Boulogne : la politisation d’un féminicide
Philippine, 19 ans, retrouvée morte dans le bois de Boulogne, est la 104 victime de féminicide de l’année 2024. L’identité de son présumé tueur Taha O., 22 ans, ressortissant marocain frappé d’obligation de quitter le territoireet déjà connu de la justice française, a transformé ce drame en objet politique. Repris par l’extrême droite, il est devenu sujet d’immigration, reléguant au second plan le mort d’une femme parce que femme et le deuil d’une famille.
À l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, lundi 25 novembre, Isabelle Fouillot, la mère d’Alexia Daval tuée par son mari il y a sept ans, confie à ELLE : « Tous les ans, les chiffres des féminicides défilent : 100, 120, 140 femmes tuées… On oublie leurs prénoms, on ne sait plus qui est qui. » Et d’appeler à raconter les destins brisés de ces femmes tuées chaque année car elles sont des compagnes, des mères, des filles. ELLE vous propose l’histoire de dix d’entre elles, dix symboles qui, au-delà des drames, démontrent la diversité des féminicides et des histoires qui ne peuvent se résumer à des chiffres.
Son nom résonne encore deux mois après les faits. Philippine, étudiante de 19 ans, tuée le 21 septembre 2024. Son corps a été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, à une centaine de mètres de la faculté Paris Dauphine où elle étudiait. L’auteur du crime serait Taha O., 22 ans, ressortissant marocain, déjà connu de la justice française pour viol. Il est interpellé en Suisse, à Genève, quatre jours après les faits. Il a été extradé en France le 6 novembre, mis en examen et placé en détention provisoire.
Quelles sont les circonstances de ce féminicide ?
Le dernier signe de vie de la jeune fille remonte au vendredi 20 septembre, jour du meurtre. Des amies l’aperçoivent après déjeuner vers 14 heures sur le campus de l’université. Elle doit rejoindre dans...