Pourquoi aimons-nous certaines mauvaises odeurs?

Nous n'aimons pas forcément une odeur désagréable, c'est simplement que l'expérience d'olfaction nous rassure par anticipation.| Ivan Samkov via Pexels
Nous n'aimons pas forcément une odeur désagréable, c'est simplement que l'expérience d'olfaction nous rassure par anticipation.| Ivan Samkov via Pexels

On l'a tous fait. Vouloir sentir quelque chose avec la peur que ça pue, mais sans pouvoir s'empêcher de renifler. Pourquoi ne pas se stopper avant, sachant pertinemment que la grimace de dégoût sera la seule issue? Il s'avère qu'il y a un nom pour cela: le masochisme bénin. Un phénomène étudié par le psychologue Paul Rozin, qui a relevé plusieurs exemples fréquents.

Quand certains sont des plaisirs ordinaires, comme la peur d'un film d'horreur, la brûlure d'un piment ou encore la douleur d'un massage ferme, d'autres sont plus dégoûtants, comme percer des boutons. Pour autant, le plus important pour l'être humain reste que «l'expérience soit sûre», souligne le psychologue. C'est la même chose avec les odeurs. Nous n'en aimons pas une parce qu'elle est désagréable mais simplement parce que l'expérience d'olfaction nous rassure par anticipation.

Selon lui, les montagnes russes sont le meilleur exemple. «En fait, vous allez bien et vous le savez, mais votre corps ne le sait pas, et c'est là tout le plaisir.» Cette recherche de sensations fortes peut ressembler à des enfants qui jouent à des jeux de guerre, explique la scientifique Valérie Curtis. «Le principe du “jeu” conduit les humains à essayer des expériences en relative sécurité, afin d'être mieux préparés pour les affronter lorsqu'ils les rencontrent pour de vrai», détaille-t-elle.

La nostalgie des odeurs

L'anticipation n'est pas la seule explication à notre attrait pour les mauvaises odeurs. Il y a aussi la nostalgie. De la même manière que l'odeur de l'herbe fraichement coupée peut nous rappeler des souvenirs d'enfance, d'autres comme le tabac froid peuvent évoquer chez certains une situation passée. En effet, l'odorat est le sens le plus étroitement lié à notre mémoire.

À nouveau, ce phénomène porte un nom: l'effet Proust. Dans le romain de l'auteur du même nom, À la recherche du temps perdu, les effluves des…

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