Préados addicts aux cosmétiques

Un après-midi de prérentrée au magasin Sephora de l’Odysseum à ­Montpellier : parmi la clientèle déambulant dans les rayons, de nombreuses ados, dont Carla et sa grand-mère en pleine discussion devant le stand de la make-up artiste star ­Charlotte Tilbury. Et Fanny, ­baby-boomeuse, est visiblement dépassée : « C’est son anniversaire, et je pensais lui offrir un petit parfum, mais un sérum illuminant, je ne sais même pas à quoi ça sert ! » Carla, elle, maîtrise parfaitement le sujet du haut de ses 12 ans : « Tout le monde en parle sur TikTok, avec l’argent que j’ai reçu, je peux enfin me le payer ! » Prix de l’objet de sa convoitise ? 77 euros…

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Et le cas est loin d’être isolé : chaque jour dans le monde, des millions de très jeunes filles regardent, reproduisent et mettent en ligne des tutos hyper­documentés pour décrire les meilleures « beauty routines » du moment. Un phénomène né aux États-Unis et baptisé « Sephora Kids », du nom de l’enseigne de beauté la plus plébiscitée par les millennials et la génération Alpha*. Si les marques, surfant sur l’opportunité, en profitent pour cibler dès le plus jeune âge leur future clientèle à grand renfort de packagings kawaï et d’égéries sur mesure (Lily-Rose Depp, 25 ans, pour Chanel, ­Willow Smith, 23 ans, pour Dior ou Hanni du groupe de K-pop NewJeans, 19 ans, pour Gucci Beauty), les spécialistes, eux, tirent la sonnette d’alarme. « Une enfant de 10...


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