Précarité : ces patrons veulent taxer les produits sucrés contre un chèque spécial fruits et légumes

Plusieurs patrons de l’industrie agroalimentaire militent pour un chèque alimentaire destiné aux 4 millions de Français les plus pauvres. (photo d’illustration)
Emilija Manevska / Getty Images Plusieurs patrons de l’industrie agroalimentaire militent pour un chèque alimentaire destiné aux 4 millions de Français les plus pauvres. (photo d’illustration)

ÉCONOMIE - Face à la fracture alimentaire en France, l’Institut Montaigne tente d’apporter des réponses dans un rapport rendu public ce mercredi 16 octobre, dans lequel il appelle notamment à taxer plus fortement les produits les plus sucrés. Pour cela, le think-tank libéral a notamment travaillé en collaboration avec trois PDG de grands groupes de l’agroalimentaire (Coopérative U, BEL et Sodexo) pendant un an et demi.

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Ils se sont accordés sur l’opportunité de créer un chèque de 30 euros à destination des plus précaires, soit 4 millions de Français, qui serait uniquement dédié à l’achat de fruits et légumes. « Cette mesure est importante à l’heure où les ménages les plus modestes consomment deux fois moins de fruits et légumes que le reste de la population », souligne Marie-Pierre de Bailliencourt, la directrice générale de l’Institut Montaigne, auprès du Parisien.

L’Institut Montaigne met aussi en avant ces statistiques édifiantes sur l’obésité en France : « en trente ans, le taux d’obésité a doublé chez les adultes et a été multiplié par quatre chez les 18-24 ans. »

TVA à 5,5 % et TVA à 20 %

D’un coût évalué à 1,4 milliard d’euros, la mesure n’alourdirait pas le budget de l’État et serait financée par des recettes additionnelles de TVA, puisque « l’idée serait de revenir à un taux de TVA normal de 20 % pour tous [les produits gonflés de sucre] », expose Dominique Schelcher, le patron de Coopérative U, au Parisien. À l’heure actuelle, une partie des confiseries, biscuits sucrés, céréales de petit-déjeuner, pâtes à tartiner, viennoiseries et pâtisseries industrielles restent taxées à hauteur de 5,5 %.

« Ce que l’on propose, c’est (...) un accord collectif de la filière qui serait à même de prendre, collégialement, des engagements sur la teneur en sucre de certains produits et le calendrier pour y parvenir », résume Marie Pierre de Bailliencourt sur France Inter.

Pour la temporalité, « l’Institut Montaigne recommande d’instaurer ce chèque de manière temporaire, jusqu’en 2027, avec une évaluation de son efficacité à cette date afin de décider de son éventuelle prolongation », estime le rapport du think-tank.

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