Les aliments sont-ils moins sucrés avec la baisse du nombre d’ingrédients sucrants ? Pas forcément
Une étude de l’Anses pointe la baisse de l’utilisation des sucres et édulcorants dans les aliments transformés. Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont moins sucrés.
ALIMENTATION - Moins d’ingrédients sucrants dans nos aliments, une bonne nouvelle ? Oui, mais… Une étude de l’Agence nationale de Sécurité sanitaire, publiée ce mardi 19 mars, s’est intéressée à l’évolution de l’utilisation des ingrédients sucrants ou vecteurs de goût sucré dans les boissons et les aliments transformés. Si l’Anses observe bien une diminution significative du pourcentage de ces produits contenant des édulcorants et des ingrédients sucrants, au cours des dix dernières années, cela ne veut pas dire qu’ils sont moins sucrés.
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L’agence a étudié de 2008 à 2020 la composition de plus de 50 000 aliments transformés, sucrés comme salés, comme les glaces et sorbets, confitures, barres céréalières, jus et nectars, produits laitiers, biscuits et gâteaux, boissons sans alcool, plats préparés, sauces, charcuteries etc.
Le but ? Évaluer la fréquence à laquelle ils comportent des ingrédients sucrants. Ces derniers comprennent non seulement le classique sucre blanc (saccharose), mais aussi des édulcorants comme l’aspartame, ainsi que des sirops et jus de fruits.
Moins d’ingrédients sucrants
En 2020, la majorité des aliments (77 %) comportait encore au moins un ingrédient sucrant, mais l’agence note un déclin de leur utilisation au cours des années précédentes. Cela est dû au fait que les industriels sont moins enclins à utiliser un grand nombre d’ingrédients sucrants, et il existe aussi des disparités entre eux.
Dans le détail, selon un communiqué de l’Anses, les sirops de sucres ou les édulcorants de synthèse sont moins prisés. L’utilisation de l’aspartame a baissé : il est présent dans environ 0,4 % des produits, contre 1,8 % il y a dix ans. « Des compositions ont été revues pour privilégier des ingrédients très courants, comme le sucre blanc ou “saccharose”, ou qui sont perçus comme plus “naturels”, tels que les jus de fruits », précise l’Anses.
Mais l’agence prévient : il ne faut pas en conclure à une baisse générale de la teneur en sucre des aliments.
Moins de sucre dans les boissons, mais pas forcément ailleurs
« Cette étude ne s’est pas penchée sur les quantités utilisées car elles sont rarement indiquées sur les emballages. Les résultats ne témoignent donc pas forcément d’une diminution de la teneur en sucres totaux dans les produits », explique Julie Gauvreau-Béziat, cheffe de l’unité observatoire des aliments de l’agence.
Pour elle, il est important de préciser « qu’un produit utilisant moins d’ingrédients sucrants ou vecteurs de goût sucré qu’avant n’a pas forcément une moindre teneur en sucres ». En effet, « la suppression d’un ingrédient sucrant peut aller de pair avec la révision de la proportion des autres ingrédients », rappelle-t-elle.
En revanche, l’Anses a publié simultanément une autre étude qui se concentre sur les boissons (sans alcool). Elle conclut, cette fois, à un réel recul de leur teneur en sucre dans les années 2010. « Cette tendance initiée entre 2010 et 2013 s’accentue fortement à partir de 2013 », note l’agence. Un résultat qui « peut s’expliquer par la mise en place de mesures visant à réduire les taux de sucres des boissons », dont la mise en place en 2012 d’une taxe sur les boissons contenant des sucres ou des édulcorants ajoutés.
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