Quelles solutions pour les femmes qui vivent dans un désert gynécologique ?
Les Hautes-Alpes et Mayotte n’ont plus aucun gynécologue médical, libéral comme hospitalier. Et 19 autres départements, tous dans l’Hexagone, en ont entre un et trois. “Seul Paris dépasse les 30 gynécologues médicaux pour 100.000 femmes de 15 ans et plus (32,3), loin derrière les Hauts-de-Seine (12,4) et la Gironde (10,3)”, indique Milhan Chaze, ingénieur de recherche en géographie à l’Université Clermont-Auvergne et auteur de la carte.
Ainsi, 60% des femmes ont déjà renoncé à des soins en gynécologie. Raisons invoquées : le temps d'attente avant un rendez-vous (plusieurs mois), la distance entre le domicile et le cabinet, la difficulté à se faire accepter par un nouveau praticien quand l'ancien part à la retraite, le montant des dépassements d'honoraires*.
Pour mieux gérer leur flux de patientes, les médecins récemment installés tentent de s’organiser en réseaux. C’est le cas du Dr Charlotte Nélis, gynécologue à Aix-en-Provence, qui se démène pour monter un parcours ménopause avec les cardiologues de l’hôpital privé de Provence, sur le modèle du circuit ménopause de Port-Royal.
Ailleurs, d’autres spécialistes se coordonnent avec les sage-femmes libérales, bien plus nombreuses, comme le Dr Laure Feldmann, à Saint-Claude, dans le Jura : “Elles sont une dizaine dans un rayon de 50 km, quand je suis seule à 100 km à la ronde. En fonction des cas, on se répartit les patientes.” Car si les sage-femmes sont très au fait de la prévention des cancers gynécologiques (frottis et prescriptions (...)