Qui sont les réductariens, dont vous faites sûrement partie ?

Ils consomment moins de viande, volaille, fruits de mer, produits laitiers et œufs, sans forcément envisager d’arrêter radicalement. La plupart du temps, ils souhaitent ainsi avoir un impact positif sur l’environnement, leur santé et le bien-être des animaux, sans passer du “tout au rien”. Une formule qui serait payante à tous les niveaux…

Crédit Getty
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Végétariens, végans, défenseurs de la cause animale, écolos, flexitariens etc, tous ces termes semblent désigner des réalités très différentes et pourtant, leurs adeptes partagent l’immense majorité de leurs valeurs. Tous pointent en effet du doigt l’élevage industriel et rêvent d’un monde où l’on consommerait moins de viande. À l’instar également d’une grande partie des professionnels de santé, qui recommandent de privilégier la viande de qualité, et en petite quantité.

Réduire sa consommation de viande sans viser la perfection

“Nombre de recommandations nationales de santé conseillent aux individus de limiter leur consommation de viande transformée et de viande rouge, qui est liée à des risques accrus de décès par maladie cardiaque, par diabète et d’autres maladies” , affirmait à ce sujet en octobre 2015 l’Organisation mondiale de la santé dans un rapport. Quant au Conseil Supérieur de la Santé, il préconise de réduire sa consommation de viande à 500 gr/semaine.

C’est dans l’optique d’unir toutes ces voix que Brian Kateman et Tyler Alterman ont lancé en 2015 la fondation réductarienne. Une association qui vise à améliorer la santé publique, protéger l’environnement et préserver les animaux d’élevage de toute forme de cruauté. En encourageant le citoyen moyen à réduire sa consommation de viande sans prôner la perfection.

“J’aime trop les pâtes à la bolo” pour être végétarien

Certains végétariens “vont crier sur les gens, leur dire que manger de la viande c’est du meurtre et cela va les dégoûter. Je pense qu’il ne faut pas seulement souligner la compassion qu’il faut avoir envers les animaux mais aussi celle qu’il faut avoir envers les êtres humains”, affirme d’ailleurs à ce sujet Brian Kateman, dans une interview accordée au site Munchies.

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“Cela fait des années que je pense à arrêter la viande. Mais en voyant comment des amis devenus vegan s’en prenaient à ceux qui ne le sont pas, j’ai été choquée. “Comment peux-tu manger des bébés ?”, ai-je déjà lu sous le commentaire de quelqu’un disant s’être régalé avec de l’agneau au restaurant”, raconte à ce sujet Hélène qui “pense qu’il n’y a rien de pire pour dissuader les gens de faire un effort”. Pour elle, mieux vaut valoriser les petits pas afin d’avancer tous ensemble. “J’ai réduit la viande et les produits laitiers sur les conseils de mon médecin chinois pour atténuer l’acidité gastrique. Mais j’aime trop les pâtes à la bolognaise ou le hachis parmentier, pour m’en passer complètement, et je me dis que ce n’est pas si grave. Sans culpabilité, on vit mieux les choses et nos choix s’inscrivent dans la durée”.

“J’ai atteint un équilibre entre mes convictions et ma consommation”

Hélène ignore si elle supprimera un jour complètement la viande de son alimentation. D’autant plus que l’une de ses amies, Stella, est une réductarienne convaincue, qui pense le rester. Très adepte du goût de la viande, elle n’en achète plus mais continue d’en manger “à la cantine du boulot ou au resto”. Un compromis qui sied parfaitement à celle qui pense ainsi avoir “atteint un équilibre entre [s]es convictions et [s]a consommation”. Contrairement au flexitarien qui est un végétarien qui s’accorde occasionnellement le droit de manger de la viande, le réductarien lui ne s’inscrit pas forcément dans une démarche “végétariste”. Il prend juste le parti de réduire sa consommation.

De nos jours, nous serions 40% à avoir réduit la quantité de viande selon une étude de RSPCA Assured. Dont une moitié de façon parfaitement inconsciente. Entre le martelage médical, les scandales sanitaires ou encore la multiplication des images choc d’abattoirs, beaucoup modifieraient leurs habitudes sans même s’en apercevoir. On les appelle les réductariens inconscients.

Réductariens par nécessité économique

C’est le cas de David, un Parisien de 38 ans, qui réalise qu’il n’achète quasiment plus de viande : “Avant j’achetais du jambon, de temps en temps du saucisson, plus rarement du steak, de la bavette etc. Aujourd’hui, je n’achète plus tout ça car je sais que j’en mange parfois à l’extérieur. Même mes pizzas, je les prends sans viande !”, affirme celui qui prend tout juste conscience de son évolution.

Quant aux causes probables de celle-ci, le jeune célibataire les attribue à ses nombreuses lectures sur l’écologie, mais aussi à son train de vie réduit depuis quelques années. Rappelons que selon un sondage de 2015 réalisé pour 60 millions de consommateurs et l’ONG GoodPlanet, 46% des personnes mangent moins de viande car ils la trouvent tout simplement trop chère…