Ramzy Bedia a séjourné en hôpital psychiatrique : "Ce n'est pas un bon souvenir"
Ce mercredi 21 décembre 2022, Ramzy Bédia est à l'affiche du film "Les Blagues de Toto", sur M6. Le comédien a toujours été très honnête sur les épreuves traversées au cours de sa vie. Et l'une d'elles concerne un séjour en hôpital psychiatrique durant sa jeunesse.
Que ce soit le racisme dont il a été victime durant sa carrière ou les aléas de son amitié de longue date avec Eric Judor, Ramzy Bédia a toujours fait preuve d'une honnêteté sans tabous sur les différents moments qui ont marqué sa vie. Aujourd'hui, l'acteur âgé de 50 ans est un père de famille, un acteur engagé, au talent humoristique indéniable. Mais durant sa jeunesse, il a, comme tous les hommes de son âge, dû suivre son service militaire. Une obligation qu'il n'avait pas du tout envie de subir, et dont il a tout fait pour se débarrasser.
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Son mensonge pour se faire réformer de l'armée
À l'époque où le service militaire était obligatoire, il fallait être réformé. Et pour cela, Ramzy Bédia a raconté à Brut comment il a décidé de simuler un trouble psychiatrique. Mais au lieu d'être classé "P4", indicateur d'inaptitude psychiatrique, qui indique la présence de troubles de la personnalité incompatible avec la poursuite du service militaire, il a été classé "P5". Ce qui signifie "indicateur de la présence d'une pathologie avérée." "C'est-à-dire que j'ai quand même fait trois mois d'armée, mais ils m'ont dégagé et ils m'ont dit : ”T'es réformé, mais tu ne retournes pas dans la société civile, tu vas à l'hôpital psychiatrique civil”", a-t-il expliqué.
Résultat, il a été interné, et il ne garde pas du tout un bon souvenir de cette expérience. "Ça m'a changé la vie, parce que l'hôpital psychiatrique ce n'est pas un bon souvenir. Quand je me suis réveillé à l'hôpital, sans mes lacets, je leur disais "Non mais attendez, j'ai juste déconné pour pas faire l'armée." Ils m'ont répondu "Mais oui c'est ça, tu verras un psy dans 15 jours". Et pendant trois mois et demi, j'ai vu un psy tous les 15 jours."
La lecture l'a aidé à tenir le coup
Interrogé à ce sujet dans l'émission "En aparté", Ramzy Bédia a confié : "En psychiatrie, je ne voulais pas sortir de ma chambre parce qu'il n'y avait que des fous." Un terme générique peu apprécié par les spécialistes, car l'expression "fou" est non seulement utilisé à tort comme une forme d'insulte, mais aussi parce qu'il fait l'amalgame entre différentes pathologies, ce qui a tendance à déshumaniser et classer toutes les personnes souffrant d'une maladie mentale dans la même case.
À l'époque où il n'osait pas sortir de sa chambre, Ramzy Bédia a trouvé un refuge dans la lecture. "Je n'avais jamais lu un livre de ma vie avant, parce que les livres, c'était à l'école. C'était Madame Bovary tout ça, et ça me saoulait. Et en psychiatrie, (...) j'allais à la librairie. Et je suis tombé sur des livres et je me suis mis à lire, et j'ai tout bouffé". Kafka, Céline, Bukowski, Gogol... Autant d'auteurs et d'autrices qui l'ont accompagné et qui ont changé sa vie : "Le procès (un livre de Franz Kafka, ndlr), j'en fais encore des cauchemars tous les jours. C'est le livre qui m'a le plus bouleversé dans ma vie", évoque-t-il.
D'autant que son séjour en hôpital psychiatrique a amené le comédien à se poser beaucoup de questions : "Au début tu rentres parce que t'as déconné un peu et après, tu te dis : est-ce que je suis vraiment fou ou pas ?" s'interrogeait-il face aux caméras de Brut. Et de conclure : "La lecture, ça m'a sauvé la vie."
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