Sandrine Bonnaire : « La scène est excitante et effrayante »

Si Sandrine Bonnaire n'a jamais quitté les planches, proposant des lectures accompagnées par le trompettiste de jazz Erik Truffaz, elle n'avait pas été à l'affiche d'une pièce depuis neuf ans. Dès le 19 octobre, l'actrice sera au Théâtre de l'Atelier dans « L'Amante anglaise », de Marguerite Duras, l'histoire d'une femme accusée d'avoir tué sa cousine. Toujours passionnée et généreuse, elle nous raconte ce nouveau défi et ses projets, dont la réalisation de son deuxième film de fiction.

Connaissiez-vous L'amante anglaise, le texte de Marguerite Duras ?

Pas du tout. La pièce a été peu jouée, et je n'avais pas lu le roman de Marguerite Duras. J'ai cependant découvert quelques passages quand on m'a proposé le spectacle : ils m'éclairaient sur certains comportements de mon personnage. Dans ce texte, Marguerite Duras s'inspire de l'histoire vraie d'Amélie Rabilloud, qui, en 1949, a tué et dépecé son mari violent et autoritaire. Mais, dans la pièce, la victime n'est pas du tout celle du fait divers : l'épouse tue sa cousine, à laquelle l'intendance de la maison avait été confiée. Dépossédée de tout, y compris de son foyer, cette femme que je joue a fini par péter les plombs.

Quel regard posez-vous sur elle ?

Il y a plusieurs façons de la voir. D'abord comme un monstre : elle a tué une femme sourde et muette avant de la découper en cinquante-sept morceaux, et, bien qu'elle confesse le crime, elle refuse de dire où se trouve la tête de la victime. Ce qui est étonnant chez ce personnage, c'est qu'il est très enfantin et a un comportement presque autistique. Cette femme peut parler comme une femme d'âge mûr et, tout à coup, adopter un langage juvénile. Elle lit des magazines jeunesse et n'est pas très éduquée. D'ailleurs, L'Amante anglaise est une faute d'orthographe, car, en réalité, elle veut parler de sa plante préférée, la menthe anglaise. Quand on brosse son portrait, on a vraiment le sentiment qu'elle ne...

Lire la suite sur Femina.fr

A lire aussi