Scrolling immobilier : c'est quoi cette passion pour les maisons des autres ?
Faire du lèche-vitrines d'agences immobilières est démodé. Désormais, on « scrolle » sur Instagram et l'on reste scotché devant des émissions. Parfois même, on visite en vrai sans intention d'acheter. Pourquoi cette passion pour les maisons des autres ?
Sarah, 45 ans, mère de deux enfants, éditrice à Paris et plutôt bien logée, ose à peine l'avouer : elle peut rester des heures à « mater », comme elle dit, une émission, une série, un site de vente de maisons ou d'appartements… dont elle n'a nullement besoin. « Je ne comprends pas moi-même ce qui me fascine à ce point ! » confie-t-elle. Quant à Lola, 29 ans, elle passe beaucoup de temps à « scroller » les annonces. « Quand je commence, je ne peux plus m'arrêter », confesse-t-elle. D'autres sont accros aux photos. Un million d'images sont téléchargées chaque jour sur le seul site SeLoger, et pas toujours avec un projet en tête : 70 % de ceux qui visitent régulièrement un portail immobilier n'ont aucun plan d'achat ni même de déménagement, le chiffre grimpant à 80 % chez les 18-24 ans (1).
Du monde au salon
S'il y a un indéniable plaisir à « regarder par le trou de la serrure » chez les autres, il s'accompagne moins aujourd'hui d'un parfum d'indiscrétion, tant il est décomplexé par les réseaux sociaux qui ouvrent grand la porte. Même plus besoin de démarche active puisque les algorithmes servent, sur les fils de lecture, appartements et maisons haut de gamme que l'on a rarement l'occasion de visiter. Les agences encouragent la tendance et connaissent la technique : « Elles sont de plus en plus nombreuses à choisir de présenter leurs biens d'exception sur Internet en faisant passer le client par une porte d'entrée...