« Sensitivity reader » : qu’est-ce que c’est ?

Depuis le mois de septembre on ne cesse de parler de « sensitivity reader ». Un terme qui nous est devenu presque familier et pourtant inconnu. Pour vous éclairer, on vous explique clairement ce que ça signifie.

Avec « Que notre joie demeure », l’écrivain canadien Kevin Lambert faisait partie de la première liste de romans en lice pour le prix Goncourt 2023. Une œuvre pour laquelle il a fait appel à une « sensitivity reader ». Depuis, l’auteur est au cœur d’une vive polémique et on ne cesse d’utiliser ce terme.

Concrètement, un « sensitivity reader » c’est quoi ?

Les « sensitivity readers » sont des relecteurs spécialisés. Ils ont pour mission de repérer dans les manuscrits les passages ou les situations susceptibles de heurter les minorités, qu'elles soient ethniques ou sexuelles. Ils modifient ainsi des mots, des phrases voire des paragraphes entiers afin d’éviter toute offense à une minorité, mais aussi toute polémique possible. Aux États-Unis, leur utilisation s'est largement répandue ces dernières années, tandis qu'en France, elle reste rare mais avant tout tabou.

Au micro de France Culture en janvier dernier, Christophe Rioux – auteur, journaliste et universitaire – parlait lui de « démineurs littéraires ». Tout en reconnaissant leur utilité, l’homme n’hésitait pas non plus à aborder les risques engendrés par ce genre de pratique : « L'un des risques souvent avancés, c'est qu'un personnage négatif qui serait amené à tenir des propos blessants pourrait être cloué au pilori. Dès lors, une partie de la littérature mondiale, par le prisme de ces relectures sensibles, pourrait finir dans les oubliettes de l'histoire...

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