L’anorexie sexuelle ou anaphrodisie, quand il n’y a plus de désir sexuel
C’est un mal qui ronge bon nombre de personnes, en particulier les femmes, et qui est pourtant méconnu. Certainement parce que tabou. Mais qu’est-ce que c’est que l’anorexie sexuelle au juste ? C’est grave, docteur ?
Non, l’anorexie sexuelle ne consiste pas à ne plus s’alimenter pour maigrir afin de plaire à son.sa partenaire. C’est un trouble sexuel, avec lequel on peut soit très bien vivre soit se bouffer la vie. Également appelé anaphrodisie, il se traduit par une absence de désir charnel, un désintérêt total pour la sexualité. Cela ne porte pas seulement sur les rapports sexuels mais aussi sur la masturbation ou les fantasmes. En gros, absolument rien qui est un caractère olé olé ne suscite la moindre envie chez les personnes qui en souffrent.
Quand la sexualité ne fait pas partie de la vie
Mais alors, à quoi c’est dû ? À plusieurs choses, vous vous doutez bien qu’il n’y a pas une seule et unique réponse. Les scientifiques et psychologues sont d’accord sur une chose. Ils distinguent deux types d’anaphrodisie différents, dont les causes ne sont pas les mêmes.
La forme primaire a - a priori - toujours été là. Autrement dit, la personne semble n’avoir jamais ressenti aucun désir sexuel. Cela peut s’expliquer médicalement, par un problème hormonal ou un mauvais développement de l’appareil génital. Cela peut également faire suite à un traumatisme comme un abus sexuel pendant l’enfance ou bien à une homosexualité refoulée.
La forme secondaire, quant à elle, est généralement due à des problème d’ordre médical (infections urinaires, problèmes d’érection...) ou des problèmes psychologiques - comme la dépression ou l’anxiété - et même une crise au sein du couple suite à un adultère. Elle peut aussi s’expliquer par une rythme de vie ou de travail trop soutenu, l’arrivée d’un enfant, des complexes, une soudaine prise de poids ou tout simplement l’usure de la relation de couple.
Une abstinence non revendiquée
Alors autant cela ne peut poser absolument aucun problème à quelqu’un qui n’a jamais eu envie d’avoir des relations intimes, autant cela peut générer un mal-être, que cette dernière soit en couple ou non. Précision importante, l’anorexie sexuelle n’a rien à voir avec une baisse de libido, qui peut survenir pour tout un tas de raisons car la libido fluctue. Ce n’est pas non plus un synonyme d’asexualité ou de frigidité. Les anorexiques sexuels n’ont pas choisi de l’être pas plus qu’ils n’ont décidé - dans la majorité des cas - d’imposer leur “rejet” des plaisirs de la chair aux autres et à leur partenaire.
La bonne nouvelle, c’est qu’on peut en guérir, avec l’aide d’un sexologue et/ou d’un psychologie. La mauvaise, c’est que les spécialistes sont encore trop peu éduqués sur la question tandis que les patients ne sont bien souvent pas informés de ce trouble et n’osent pas aller consulter.
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