SNCF - "Vous êtes un poids mort pour le pays", "À vomir", "Voleurs", "Publicité mensongère" : la vente des "prix gelés" de Ouigo ne convainc pas du tout les Français
Ouigo propose durant 48 heures des billets de train à 19 euros maximum. Ça, c'est sur le papier. Car dans le fond, il est judicieux de lire les petites lignes et de vérifier le calendrier des trains. Les Français, eux, n'ont pas du tout été convaincus.
Les Français n'avaient que 48 heures pour tenter de profiter du dernier geste commercial de la SNCF. Pas une minute de plus, et pas une minute de moins. Ce mardi 7 et ce mercredi 8 janvier, 300 000 billets de train sont mis en vente au prix de 19 euros maximum - et 5 euros pour les enfants. Ils concernent des trains Ouigo circulant entre le 13 janvier et le 31 mars, vers plus de 60 destinations à travers l'Hexagone. Et cette vente flash intitulée "Les Prix Gelés" concerne tout aussi bien les petits et les longs trajets.
Quelques subtilités s'appliquent cependant à ces billets spéciaux. La réservation du train est obligatoire 10 minutes avant le départ du train, au minimum. Et les billets ne sont aucunement remboursables, mais échangeables sous condition. De quoi ravir les Français ? Absolument pas.
"Non merci, Ouigo c'est l'assurance d'emmerdes maximales"
"On prend des billets des semaines à l'avance, et eux ils annulent au dernier moment... Pas fiable du tout, à fuir", lance une internaute en colère sur Facebook. "Non merci, Ouigo c'est l'assurance d'emmerdes maximales", s'agace un autre, sans filtre. "J'ai pris un billet Ouigo pour mes enfants et moi. Ils m'ont envoyé un message la veille pour me prévenir que nous allions voyager debout", s'indigne également une mère de famille. Visiblement, des prix gelés à 19 euros ne suffisent pas aux Français à leur redonner l'envie de monter dans un train.
"Il serait mieux d'avoir le calendrier des grèves de la SNCF pour pouvoir réserver sereinement", propose un énième internaute. Il est là, le principal problème. Si beaucoup peinent à réserver à nouveau un trajet en train à l'avance, c'est bien par peur de se retrouver avec un billet sur les bras, non remboursé, à devoir trouver un plan B pour leur voyage. "On voudrait profiter des Ouigo tout court prix gelés ou pas : soit ils sont en retard, soit supprimés..." Des complaintes du même genre, il en émerge par dizaines chaque minute sur les réseaux sociaux depuis l'annonce de la vente flash."Même un billet gratuit, je n'en veux pas." Le ras-le-bol des Français semble être à son apogée.
Pareil mdr j’attendais aujourd’hui pour prendre un bordeaux - paris fin janvier et bah pas gelé du tout le prix le trajet que je souhaite a même augmenté par rapport à hier 🤡 55 balles pic.twitter.com/bjzVFdO317
— Bibi 🦌 (@BibiLuppa) January 7, 2025
"Ouigo, nous sommes le 7 janvier... Lille-Marseille le 15 février : 75€... pas 19€... Vous pouvez m'expliquer ?" Ils sont plusieurs à se faire la remarque devant l'application. "Pareil, j'attendais aujourd'hui pour prendre un Bordeaux-Paris fin janvier, et bah pas gelé du tout. Le prix du trajet que je souhaite a même augmenté par rapport à hier", assure une jeune femme. Effectivement, si Ouigo annonce 300 000 billets à 19 euros maximum pour 60 destinations, il faut lire les petites lignes pour comprendre que l'offre ne touche pas l'ensemble des trajets. "Pur mensonge, les prix sont beaucoup plus hauts. Serait-ce de la publicité mensongère Ouigo ?", clame un internaute sur X. "Le gros mensonge", ajoute un autre. "Plusieurs villes, notamment Perpignan, ne sont pas concernés par l'offre, c'est complètement injuste", complète une jeune femme un peu plus loin.
Pure mensonge les prix sont bcp plus haut. Serait-ce de la publicité mensongère @OUIGO ? pic.twitter.com/sDM8sFPmOE
— Dexter Jordan 🇬🇵 (@dexter_971) January 7, 2025
Mercredi 8 janvier, à 10 heures, sur un trajet Paris-Nice, il ne restait que six dates pour un trajet à 19 euros sur le mois de janvier. Il ne nous en était proposé que sept sur l'ensemble mois de février. Alors des prix gelés, peut-être, mais encore faut-il pouvoir monter dans son train le mercredi à 8h22 du matin, sinon le samedi à 16h10. Sur Facebook, de nombreux utilisateurs expriment leur mécontentement : "Suite à cette offre, j'ai regardé les trains pour visiter ma famille. Résultat étonnant : les prix habituels ont été doublés ! Vivement la faillite de ces entreprises ferroviaires françaises, vous êtes un poids mort pour le pays", scande un jeune homme, hors de lui, sur les réseaux sociaux. "À vomir", "Voleurs", "Gardez-les vos billets de merde", ... Voilà qui est dit.
Des tarifs en hausse constante
Cette offre alléchante intervient en plein contexte d'inflation. En 2023, le tarif des trains en France a augmenté de 10% sur les services de type Ouigo, et de 6% sur les TGV. Alors, par ricochet, la fréquentation des trains, quant à elle, a baissé de 5% la même année. En 2025, les prix continuent de grimper avec une hausse de 1,25% à prévoir sur les prix des billets SNCF.
Le prix de mon abonnement sncf qui augmente, le salaire qui veut toujours pas bouger par contre
— kikuchill 🇵🇸 (@Mouss_sbd) January 8, 2025
Si les billets premier prix ne bougent pas (ou peu), les tarifs maximum, eux, s'envolent. Pour un Paris-Bordeaux en seconde classe, le prix plafond aujourd'hui est de 127 euros. Il a pris 3,25% en un an, et 14,41% en cinq ans. Pour un Paris-Nice en première classe, le prix plafond s'affiche à 238 euros. Soit une hausse de 4,84% en un an, et de 25% en cinq ans. Alors face à de telles augmentations, les usagers préfèrent parfois opter pour la voiture, sinon pour le covoiturage.