« Je t'ai recousue bien serré, ton mari devrait apprécier » : victime de violences obstétricales et gynécologiques, Delphine Leclerc témoigne
« La personne que j’étais avant mon deuxième accouchement est morte. » Lors de la naissance de son deuxième enfant, Delphine Leclerc va vivre l’impensable. Déjà maman d’une petite fille, elle accouche une seconde fois, dans la même maternité parisienne. « Mon projet de naissance était très simple : je demande à accoucher dans la position de mon choix, mon mari souhaite couper le cordon, je ne souhaite pas d’épisiotomie. Le plus important, pour moi, c’est qu’il y ait une bonne communication avec le personnel soignant, qu’on puisse prendre des décisions ensemble, dans la sérénité. »
« Je sens l’infirmière qui enfonce sa main dans mon ventre »
Au départ, l’accouchement de Delphine se passe à merveille : « Je m’entends très bien avec la sage-femme et l’élève sage-femme qui sont présentes, elles me font pousser, me disent que je pousse bien. » Un bonheur pour Delphine qui lors de son premier accouchement, a connu une césarienne.
Mais rapidement, le personnel soignant lui explique qu’une nouvelle équipe, celle de nuit, va prendre le relais. Et tout bascule. « Je n’ai pas du tout la même relation avec la nouvelle équipe. » Entre deux silences, la sage-femme fait monter la table d’accouchement et demande à Delphine de s’avancer, tout en posant les pieds sur les étriers. « Je me retrouve avec les fesses presque dans le vide. Je lui explique que je me sens très mal à l’aise dans cette position. Elle rétorque que c’est la position la plus physiologique qui soit. »
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