"En tant que femme au quotidien sur une exploitation, on peut avoir plusieurs freins" : Anne-Cécile Suzanne dénonce le sexisme dans l'agriculture

"En tant que femme au quotidien sur une exploitation, on peut avoir plusieurs freins" : Anne-Cécile Suzanne dénonce le sexisme dans l'agriculture

"Quand on s’installe en tant que femme agricultrice, un fournisseur qui débarque sur la ferme, il va me voir, il va voir une jeune femme, de manière générale, il va demander : 'Où est le patron ?'. Et il n’y a pas une agricultrice qui n’a pas vécu ça, une fois dans sa vie".

Anne-Cécile Suzanne est agricultrice en polyculture et polyélevage. En tant que femme dans ce milieu très masculin, elle ne cesse de faire face aux inégalités et aux remarques sexistes, qu'elle dénonce. L'agricultrice est également autrice et parle de ce sujet dans son livre "Les sillons que l'on trace", publié aux éditions Fayard.

Agricultrice âgée de 33 ans, dans l'Orne en Normandie, Anne-Cécile est aussi consultante en stratégie pour le secteur alimentaire. Lorsqu'elle est devenue agricultrice, elle était encore toute jeune, elle avait 22 ans. Alors que ses parents lui ont toujours dit de ne pas devenir agricultrice et de faire d'autres études, la vie en a décidé autrement. Son père, lui, était agriculteur : "Il n'aimait pas vraiment le métier, donc il faisait tout pour que j'en sorte". C'est pendant ses études à Boston que sa mère l'a contactée pour l'avertir sur la santé de son père et lui demander de rentrer.

La ferme de son père comptait 400 bovins à nourrir tous les jours. Lorsque son père est tombé malade, plus personne n'était là pour le faire. À la suite de son décès, Anne-Cécile a progressivement fait le choix de devenir agricultrice : "D'abord, c'était juste un réflexe de survie en me disant : 'J'ai (...)

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