TikTok : pourquoi la parole est-elle plus libérée sur ce réseau social ?
Si Instagram montre nos vies en mieux, TikTok présente l'envers du décor. Une sorte de retour du refoulé… La plate-forme des jeunes serait-elle synonyme de tolérance et d'inclusion ?
Sur TikTok, Leslye Granaud, alias Dear Leslye, s'est fait une spécialité de ses love stories ratées : « Aujourd'hui, nous allons faire le bilan de cinq mois sans application de rencontres. Commençons par élucider le célèbre dicton “Quand on ne cherche pas, on trouve”. Eh bien, je peux vous affrmer que quand on ne cherche pas, on ne trouve pas non plus ! C'est aussi simple que ça ! » C'est drôle, et ça marche auprès de ses 82 000 abonnés. Face caméra, la trentenaire joue la carte du cash et du trash.
Tout comme la quinquagénaire Yam (1,1 million de followers), mi-footballeuse, mi-rappeuse, qui pique des coups de gueule ou mange ses hot-dogs devant son téléphone. Ou Caroline Nicoullaud, qui raconte par le menu ses infections urinaires. Ainsi va TikTok, le royaume de la parole libérée et des exhibitions de tout poil.
Un public anonyme
« Cette relation hyperdécomplexée s'explique par le fait que TikTok est plus qu'un réseau social : c'est une plate-forme qui vous expose à un public anonyme, explique Adrien Caupin, cofondateur de l'agence Sleeq. Sur Instagram ou Facebook, l'audience se résume à nos amis. Or, on est plus sincère et nettement moins pudique devant une foule anonyme. » Et ça marche ! TikTok poursuit sa foudroyante progression : 14,9 millions d'utilisateurs en France, et pas uniquement des ados, loin de là.
Pas de tabou
« TikTok est né en 2016-2017, poursuit Adrien Caupin, bien après Instagram. C'est le moment...
