Trois questions à Mona Chollet, autrice de « Résister à la culpabilisation »

Mona Chollet

Dans « Résister à la culpabilisation » (La Découverte), l’essayiste Mona Chollet s’attaque à cette petite voix hypercritique qui nous pousse à nous accabler en permanence. Libérateur !

Pourquoi avoir écrit sur ce sujet ?

Ma démarche est toujours la même. Je pars d’une interrogation personnelle, et j’enquête. Devenir essayiste à plein temps était mon rêve. Et je n’ai pu, pourtant, m’empêcher de culpabiliser : « pourquoi moi ? », « c’est trop beau pour durer »... et d’éprouver des remords parce que je culpabilisais ! J’ai voulu décortiquer ce sentiment, comprendre son origine.

Alors, d’où vient la culpabilité ?

Elle doit beaucoup à l’héritage chrétien, notamment au dogme du péché originel. Les femmes ont intériorisé la figure d’Eve, la conviction d’être porteuse d’un défaut fondamental : « pardon », « excusez-moi », « je suis désolée », « merci mille fois »... On entend plus rarement les hommes faire acte de contrition ! La culpabilité s’apprend très tôt, au travers d’une éducation qui reste, malgré d’incontestables progrès, assez répressive. On considère toujours les enfants comme des êtres à humaniser, à civiliser.

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Comment se débarrasser de ce sentiment ?

En essayant de comprendre d’où vient cette obsession de la faute et en repérant les injonctions paradoxales dictées par la société (« sois une mère dévouée mais n’étouffe pas ton enfant » ; « ne vieillis pas de manière trop visible mais ne fais pas d’injections trop voyantes »). Des...

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