Un hashtag sur Twitter s'attaque aux idées reçues concernant la santé mentale

Tous ceux qui souffrent de problèmes mentaux savent très bien qu'il est parfois difficile de savoir si quelqu'un souffre de dépression. En effet, on peut avoir l'air heureux sans vraiment l'être.

Un nouveau hashtag apparu sur les réseaux sociaux permet de partager des informations sur certains mythes relatifs à la santé mentale [Photo : unsplash.com via Pexels]

Une tendance intéressante sur les réseaux sociaux tente de partager ce message en encourageant les personnes souffrant de problèmes mentaux de discuter de leurs problèmes, sans s'inquiéter de la réaction des autres.

Le hashtag #WhatYouDontSee a été lancé par Blurt, une œuvre caritative qui tente de mieux faire connaitre le problème de la dépression afin de détruire certains mythes circulant autour de cette maladie. Le mouvement invite les personnes souffrant de dépression à partager leur expérience et à révéler certains aspects de la maladie que les autres ne voient tout simplement pas.

« Nous souhaitons mettre en evidence la réalité de la dépression, son impact sur nos vies, afin de donner une chance aux autres de partager ce qui ne se voit pas toujours », peut-on lire sur le site internet de Blurt.

On peut avoir l'air heureux sans vraiment l'être. [Photo : gratisography.com via Pexels]

Jayne Hardy, fondatrice de la Blurt Foundation, a expliqué au Huffington Post que la campagne a été créée afin de réagir vis-à-vis de ceux qui affirment aux personnes souffrant de dépression qu'elles « n'ont pas l'air dépressif ».

« On nous raconte sans arrêt que des membres de notre communauté n'ont pas l'air dépressif, qu'ils ne peuvent pas être malades vu qu'on les a vus sourire, qu'ils sont trop jeunes/vieux/beaux/souriants/chanceux pour être déprimé… », a-t-elle expliqué.

« Nous en avons marre d'entendre ce genre de commentaires. La dépression touche tout le monde, à n'importe quel moment, peu importe l'âge, le sexe et la situation personnelle. Il n'est pas toujours possible de repérer cette maladie depuis l'extérieur car la dépression ne se voit pas ».

Le mouvement #WhatYouDontSee permet d'aider à détruire certains clichés qui se sont développés autour de la santé mentale [Photo : Rex Features]

La campagne semble être efficace car depuis son apparition sur les médias sociaux, des centaines de personnes souffrant de maladies mentales ont publié des « mhelfies » en ajoutant une légende afin d'expliquer les différents problèmes « dissimulés » liés à la dépression.

« #WhatYouDontSee : l'esprit troublé + la perte de mémoire qui rend difficile (voire parfois embarrassant) de participer à une discussion ou de travailler », a confié une femme sur Twitter.

« #WhatYouDontSee : la sensation de solitude ressentie même quand vous êtes entourée de gens », a écrit une autre.

« #WhatYouDontSee : c'est subir les effets secondaires des médicaments : l'insomnie, les idées noires, les bouffées de chaleur, les tremblements, la nausée et l'anxiété », a ajouté une autre personne souffrant de problèmes mentaux.

« #WhatYouDontSee : c'est la peur que quelqu'un remarque que quelque chose ne va pas et la douleur quand personne ne le fait », a révélé un internaute sur Twitter.

Amber Smith a également profité des médias sociaux pour essayer de mettre en lumière l'idée que la dépression ne se « voit » pas toujours [Photo : Facebook/Amber Smith]

Cette campagne récente suit une autre campagne lancée par une personne souffrant de problèmes mentaux qui avait également décidé de se servir de la plateforme des médias sociaux pour insister sur l'idée que la dépression n'est pas toujours visible.

Ainsi, Amber Smith a partagé sur Facebook des selfies juste avant et après une crise de panique afin de montrer que le visage « normal » que nous présentons parfois au reste du monde ne dit pas toujours toute la vérité.

« Je lutte contre l'anxiété et la dépression depuis des années et certaines personnes me disent encore que je vais y arriver, je n'ai pas besoin de médicaments, il suffit d'être plus heureuse, je suis trop jeune pour souffrir de cette maladie », a-t-elle écrit. « J'em***** toutes les personnes étroites d'esprit qui pensent que je vais bien car j'ai l'air OK physiquement alors que je me bats contre un monstre dans ma tête tous les jours ».

Marie-Claire Dorking