Un vaccin anti-VIH pourrait voir le jour dès 2021

Trois vaccins pourraient voir le jour au cours des prochaines années. [Photo: Getty]
Trois vaccins pourraient voir le jour au cours des prochaines années. [Photo: Getty]

Certains experts pensent qu'un vaccin anti-VIH pourrait être disponible dès 2021.

Trois vaccins viennent d’entrer dans la phase finale des tests en vue d’être approuvés.

L’ensemble des injections pourraient échouer, mais l'équipe est plus optimiste que jamais.

Le Dr Susan Buchbinder, directrice du programme de recherche Bridge HIV au San Francisco Department of Public Health (département de santé publique de San Francisco), a ainsi confié qu’il s’agissait « peut-être de l'un des moments les plus prometteurs de tous ».

« Trois vaccins ont actuellement atteint le stade ‘des tests d'efficacité’, et les premiers résultats doivent être suffisamment prometteurs pour que des vaccins puissent entrer dans cette phase d’étude de l'efficacité », a-t-elle confié à NBC news.

Ces trois régimes nécessiteraient d’être injectés à plusieurs reprises afin de protéger les personnes à risque.

Les premières tentatives pour trouver un vaccin contre le VIH remontent déjà à 1984. La secrétaire à la Santé et aux Services sociaux de l'époque, Margaret Heckler, avait alors affirmé qu'une injection pourrait être disponible en moins de deux ans.

L'une des trois injections en cours de développement, HVTN 702, est basée sur un « ancien » candidat RV144 qui n’avait pas été suffisamment efficace pour être lancé sur le marché.

RV144 réduisait tout de même le taux d'infection du VIH à hauteur d'environ 30 %. Malgré ce pourcentage « limité », l’injection « révolutionnaire » est considérée comme la première à avoir empêché la transmission du virus, selon le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NAID).

HVTN 702 a été « modifié afin de stimuler l'ampleur et la durée des réponses immunitaires protectrices obtenues par le vaccin ». Les résultats d'un essai sont attendus à la fin de l'année prochaine.

Le Dr Anthony Fauci, directeur du NIAID, affirme que même une injection « partiellement efficace » pourrait changer la donne pour lutter contre l'épidémie.

Imbokodo est également en cours de développement, et des essais sont actuellement menés auprès de milliers de femmes en Afrique subsaharienne.

Sur les 1,8 millions de nouvelles infections du VIH dans le monde en 2016, 43 % ont lieu en Afrique de l'Est et australe, et les femmes et les filles seraient « touchées de manière disproportionnée », rapporte les National Institutes of Health.

Imbokodo est basé sur une « mosaïque » de cibles qui entraînent une réponse immunitaire et permettent de lutter contre toute une gamme de souches du VIH. Les résultats d'un essai sont attendus en 2021.

Le troisième vaccin, Mosaico, est également basé sur une mosaïque similaire. Les deux injections sont « assez similaires » mais ont des formules « légèrement différentes », rapporte NBC.

Contrairement à Imbokodo, Mosaico devrait être testé chez les hommes hétérosexuels et transgenres afin de déterminer son efficacité dans différents groupes à haut risque. Les résultats sont attendus en 2023.

Les données sur les vaccins sont pour le moment encourageantes, et le Dr Fauci ne voit pas pourquoi les études seraient interrompues.

Si cela venait à se produire malgré tout, les traitements existants pourraient suffire à endiguer l'épidémie du VIH.

Quels sont les traitements existants contre le VIH ?

Environ 37,9 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH l'an dernier, pour 1,7 millions de « nouvelles » infections, d'après HIV.gov.

Au Royaume-Uni seulement, 103 800 personnes seraient séropositives, d’après les statistiques du National AIDS Trust (NAT). Parmi elles, une personne sur 14 ignore être porteuse de l'infection.

Le VIH est traitable s'il est détecté tôt, et 97 % des personnes sous traitement au Royaume-Uni sont en mesure de maintenir une « suppression virale », ce qui signifie qu'ils ne peuvent pas transmettre le virus même en ayant relations sexuelles non protégées.

Sans traitement, le VIH peut se transformer en syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA).

Le système immunitaire est alors si gravement endommagé par le VIH que le patient risque de souffrir d'infections et de maladies potentiellement mortelles.

La PrEP (prophylaxie pré-exposition) est également disponible pour les personnes non infectées si le risque est plus élevé.

Pris avant et après les rapports sexuels, il « empêche » le VIH de s'installer, d'après le Terence Higgins Trust.

La PrEP est disponible en Angleterre dans le cadre d'un essai, mais est plus facilement accessible en Écosse et au Pays de Galles. L'Irlande du Nord « prévoit de proposer des consultations et des rendez-vous d'évaluation dans le cadre d’un essai ».

En cas « de contact avec le virus », la prise doit avoir lieu dans les 72 heures, puis tous les jours pendant un mois, d'après le NHS.

La PrEP, approuvée aux États-Unis, est recommandée aux personnes en couple avec un partenaire séropositif, ainsi qu’aux « hommes gais ou bisexuels qui ont des relations sexuelles anales sans préservatifs ».

Le sexe anal peut être particulièrement problématique en raison de la muqueuse de l'anus plus délicate que celle du vagin, d'après Avert. Cela signifie que la paroi est plus facilement endommagée, permettant au virus d’entrer plus facilement dans le corps.

Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies recommandent également la PrEP aux personnes hétérosexuelles qui n’utilisent pas toujours de préservatifs pendant leurs rapports en cas de rapports avec une personne « dont le statut VIH est inconnu ».

Des études ont montré que ce traitement médicamenteux réduisait le risque de transmission du VIH via les rapports sexuels à hauteur d'environ 99 %, à condition d’être suivi « de manière rigoureuse ». Il réduirait également la transmission via les drogues injectables de près de trois quarts (74 %).

La PrEP a fait l'objet de controverses au fil des ans, car certains pensent qu’elle pourrait encourager les comportements sexuels à risque.

Il s’agit également d’un traitement coûteux, jusqu'à 14 000 $ par an (environ 13 000 euros) aux États-Unis, d'après The Guardian.

Alexandra Thompson