"Je n’étais pas choisie à cause de mon physique" : Valérie Bonneton marquée par ses débuts d’actrice difficiles

CABOURG, FRANCE - JUNE 10: Valérie Bonneton attends day two of the 35th Cabourg Film Festival on June 10, 2021 in Cabourg, France. (Photo by Sylvain Lefevre/Getty Images)
"Je n’étais pas choisie à cause de mon physique" : Valérie Bonneton marquée par ses débuts d’actrice difficiles (Photo by Sylvain Lefevre/Getty Images)

Ce jeudi 13 octobre 2022, M6 diffuse "À la recherche de la jeunesse éternelle". Un documentaire dans lequel Valérie Bonneton, au côté du reporter Alfred de Montesquiou, explore le monde à la découverte des différents moyens de rester "jeune". Actrice dont le talent est reconnu par tous, Valérie Bonneton a pourtant connu des débuts douloureux, notamment à cause de son physique, jugé et critiqué à de nombreuses reprises…

"Dès le début de ma carrière, j’ai misé sur le travail et le talent. Je n’ai rien axé sur mon physique, sinon dès l’apparition de ma première ride, j’étais foutue" a lâché Valérie Bonneton dans les colonnes de Télé Star. Des mots tranchants qui marquent un tempérament bien trempé et une détermination de fer. Car avant de faire hurler de rire les Français dans la série "Fais pas ci, fais pas ça", ou de les émouvoir dans des films plus tragiques, comme "Les Petits Mouchoirs", Valérie Bonneton a dû composer avec le manque d’encouragements de son entourage face à ses rêves de comédie, et à la cruauté du métier.

Vidéo. Valérie Bonneton tentée par la chirurgie esthétique ? “Je n’ai rien axé sur mon physique”

De violentes critiques dès le plus jeune âge

Originaire du Nord de la France, Valérie Bonneton grandit au sein d’une famille modeste et s’intéresse très vite au monde du spectacle. Malheureusement, on l’en décourage aussi rapidement : "Toute petite, j’avais envie de faire de la danse et du piano. À chaque fois que j’ai exprimé ce désir, on m’a répondu : ‘Oh, ça te passera.’ Et, à chaque fois, j’éprouvais une frustration terrible. Et une sensation d’injustice. Je me disais : ‘Merde, pourquoi je ne suis pas née ailleurs ? Ma vie serait différente.’ J’ai dû me construire avec d’autres ingrédients que ceux émanant de la culture. Mais je n’ai jamais perdu le goût d’avoir une vie différente. Une belle vie" confiait-elle en 2021 au site Générations. À 12 ans, la jeune Valérie monte sur les planches à l’école pour jouer "Les Fourberies de Scapin". C’est "une révélation" pour l’écolière, qui comprend que la comédie est faite pour elle. Mais là encore, elle ne reçoit pas les encouragements qu’il faudrait.

"On ne m’a pas du tout encouragée dans cette voie. Je me souviens de ma professeure de français qui m’avait dit : ‘Toi, du théâtre ? Oh, non pas toi !’ Mais j’ai tenu bon. Et j’ai défendu mon désir. Après le bac, je suis venue à Paris pour entrer au Cours Florent. Je m’étais donné trois ans (pas plus, car mes parents ne m’aidaient pas du tout financièrement), pour vérifier que je ne me trompais pas d’orientation." Et la magie opère. Au Cours Florent, les précieux enseignements de Francis Huster aident Valérie Bonneton à prendre confiance en elle. Après le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, la comédienne rêve de Comédie française.

C’est malheureusement à ce moment de sa vie qu’elle est confrontée à la cruauté d’un milieu dans lequel l’apparence est primordiale, parfois en dépit du talent. "Cela ne s’est pas fait. J’ai appris, plus tard, que je n’avais pas été prise à cause de mon physique, jugé pas assez classique. J’ai été très triste de l’apprendre" confiait-elle en 2021 dans Générations. Et d’ajouter, plus philosophe : "Je pense que j’ai eu de la chance de ne pas démarrer ma carrière grâce à un physique de jeune première."

Un succès à la télé qui a tout déclenché

C’est peut-être toutes ces critiques sur son physique qui ont mené Valérie Bonneton à se construire une carrière de comédienne plus tardive - certes - mais particulièrement solide. Après avoir longtemps campé des seconds rôles dans des comédies sur grand écran, mais aussi au théâtre, Valérie Bonneton dit "oui" au rôle qui va la propulser dans le coeur des Français : celui de Fabienne Lepic dans "Fais pas ci, Fais pas ça". Une série au succès sans précédent, et un rôle d’une mère de famille déjantée et râleuse grâce auquel l’actrice peut enfin prouver toute l’étendue de son pouvoir comique.

"Pour moi, ce qui rend les gens beaux, c’est leur personnalité, leur manière de bouger et d’être au monde. Avant, on ne voyait le charme sous des physiques atypiques que chez les hommes, je pense à Belmondo en disant cela. Aujourd’hui, on le voit aussi chez les femmes qu’on aurait qualifiées de moches. On a compris, me semble-t-il, que la beauté était déterminée par ce qui se dégageait d’un individu" estime-t-elle aujourd’hui.

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Au fil des années, Valérie Bonneton est parvenue à imposer son style de jeu si singulier au cinéma, au théâtre et à la télévision. Et cette détermination, elle souhaite plus que tout la transmettre à ses deux enfants, nés de sa relation avec François Cluzet. Pour autant, il est parfois difficile pour l’actrice de garder confiance en elle, notamment lorsqu’elle arrive sur un plateau de tournage : "Je me demande si je serai à la hauteur. Je conserve un petit sentiment d’infériorité d’être arrivée dans le monde du théâtre et du cinéma avec des manques culturels" confiait-elle à Générations. Des blessures indélébiles...

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