Si vous voyagez en zone de sécheresse, voici les gestes responsables à adopter

Des bagages plus légers, des structures éco-responsable, des moyens de transports verts ....Voici un guide des bonnes pratiques pour un tourisme durable en zone de sécheresse.
Des bagages plus légers, des structures éco-responsable, des moyens de transports verts ....Voici un guide des bonnes pratiques pour un tourisme durable en zone de sécheresse.

TOURISME - Face au changement climatique, voyager de manière responsable devient une nécessité. En proie à une grande sécheresse depuis le début de l’année, plusieurs destinations prisées par les touristes sont désormais ravagées par les incendies. Si cela ne suffisait pas, ce jeudi 27 juillet, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies et l’observatoire européen Copernicus ont annoncé que le mois de juillet était en passe de devenir le plus chaud jamais enregistré dans le monde.

Dans ce contexte, le HuffPost a interrogé des professionnels du tourisme durable afin de connaître les bonnes pratiques à mettre en place en tant que touriste dans une zone de sécheresseà risque d’incendies.

Première étape : bien se documenter sur sa destination avant le départ. Selon Ophélie Cohen, présidente de Viatao, maison d’édition des guides touristiques responsables Tao, « se renseigner sur la région et prendre des précautions en fonction de la destination » est primordial.

Pour cela, Julien Buot, directeur de l’association Agir pour un tourisme responsable (ATR), recommande « de s’informer sur les habitants, leur mode de vie, le patrimoine, l’environnement… » Des « fiches destinations qui déclinent les enjeux du tourisme responsable pour différents pays sont par exemple disponibles sur le site de l’association », indique-t-il. « Il ne faut pas hésiter non plus à se renseigner sur les différents guides de voyages qui sont spécialisés dans l’écotourisme », précise Julien Buot.

Sélectionner des structures responsables

Se tourner vers des logements qui ont une politique économe en eau est essentiel en zone de sécheresse. « Il faut choisir des structures où l’engagement pour minimiser l’eau est clairement affiché », explique Julien Buot.

Brice Sannac, président de l’Union des Métiers et de l’Industrie Hôtelière (UMIH) des Pyrénées-Orientales, a détaillé aux HuffPost les critères qui permettent de savoir qu’une structure est écoresponsable. Ils sont nombreux, mais certains sont d’autant plus importants en zone de sécheresse.

Les structures doivent être équipées de récupérateurs d’eau. « Il doit y en avoir en cuisine, dans les spas, pour la piscine, de sorte que l’eau soit recyclée pour d’autres tâches comme arroser les plantes par exemple. Cela permet d’avoir une oasis sans utiliser une seule goutte du robinet », explique le Président de l’UMIH.

Autre critère : « vérifier que l’établissement ne change pas les draps tous les jours », indique Brice Sannac. En effet, laver le linge de maison coûte très cher en eau. « D’autant plus que ce n’est pas forcément nécessaire : chez vous, vous ne changez pas votre literie tous les jours », commente Julien Buot, qui ajoute : « Dans la même logique, certains hôtels ont tendance à proposer à outrance des petites bouteilles d’eau comme signe d’hospitalité, or ce n’est pas bon pour l’environnement, donc c’est important de veiller à choisir une structure qui n’a pas cette politique. »

« Vérifier que la cuisine est locale et peu gourmande en viande » est aussi un critère aussi très important explique Brice Sannac.

Autre option, précise Ophélie Cohen, « choisir des logements écologiques, comme des tentes, qui seront toujours plus économes ».

Observer les coutumes locales

« On aime notre territoire et on ne veut pas le voir partir en fumée », confie Brice Sannac, qui explique que « généralement, en septembre, le département des Pyrénées-Orientales est beaucoup moins propre qu’en juin ».

En plus de ne pas jeter ses déchets n’importe où, « le respect de l’environnement passe aussi par l’observation et l’adaptation aux coutumes locales », indique Ophélie Cohen. En fonction du choix des destinations, il est important de s’informer sur les usages de l’eau qui sont pratiqués. « Par exemple, certains pays réutilisent l’eau de cuisson, font la vaisselle à partir de récipients, ou utilisent des seaux pour se laver, auquel cas, il est important de faire de même », ajoute la présidente des éditions Viatao.

Mais cela passe également par « des douches qui ne vont pas durer deux heures ou ne pas manger de grosses quantités de viandes par exemple », précise Ophélie Cohen. En effet, comme le mentionne Julien Buot, « les douches et les bains sont le poste le plus consommateur d’eau, avant la viande et le lavage du linge de maison ».

Choisir des activités écoresponsables

Sur place, vos gestes et activités auront aussi un impact sur l’environnement. Pour cela, privilégiez des activités qui respectent la faune et la flore et qui sont peu gourmandes en eau.

Mais pas d’inquiétude, comme nous l’a indiqué Ophélie Cohen, la liste des possibilités pour découvrir votre destination reste longue. « La marche et le vélo sont les meilleures activités pour limiter son impact sur le territoire », rappelle d’abord Ophélie Cohen, qui ajoute que l’on peut « visiter des coopératives, des centres communautaires, des éco-fermes, se balader dans les boutiques traditionnelles, ou encore visiter les parcs nationaux ».

Pour Brice Sannac, le choix du département va de pair avec celui des activités. « Quand on choisit pour destination le département des Pyrénées-Orientales, on fait le choix des paysages. C’est un département profondément tourné vers la nature où on y trouve de nombreux sentiers littoraux et des chemins de randonnée », rappelle le Président de l’UMIH.

Consulter les cartes de vigilance sur les risques d’incendies

Mais quand vous partez en randonnée, attention ! Il faut bien se renseigner avant de choisir sa destination pour la journée. Mathieu Imbert, responsable du Secteur Littoral Est et Haute Mer du Parc national des Calanques le confirme au HuffPost. « Nous, on insiste sur la responsabilité des touristes à se renseigner sur les niveaux de risque d’incendies, c’est le meilleur moyen d’éviter un départ de feu », explique-t-il. Tous les jours, la préfecture des Bouches-du-Rhône indique en effet sur son site le niveau de risque d’incendies pour les massifs forestiers du département. D’autres comme le Var, l’Hérault ou le Gard partagent aussi des cartes de vigilance. À l’échelle de la France, les touristes peuvent par ailleurs se référer à la météo des forêts pour prendre connaissance du niveau de risque.

Quand vous faites des randonnées, « attention aussi à tout usage du feu », souligne Mathieu Imbert. « Fumer une cigarette, utiliser un réchaud, faire des feux de camp ou du camping est dangereux dans tous les massifs forestiers, et peut-être verbalisable », précise-t-il.

Si ces bonnes pratiques ont pour intérêt de vous guider en zone de sécheresse, les professionnels du tourisme n’entendent pas pour autant se poser « en objecteurs de conscience » comme ils l’ont indiqué au HuffPost. Bien que tous en soient convaincus : « Pour survivre à la sécheresse et au réchauffement climatique, la filière touristique devra se tourner vers le tourisme écoresponsable. »

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