Atteinte du SOPK, elle décide d’arrêter de se raser et retrouve confiance en elle

Une femme atteinte du syndrome de Stein-Leventhal a arrêté de se raser et a retrouvé confiance en elle [Photo : SWNS]
Une femme atteinte du syndrome de Stein-Leventhal a arrêté de se raser et a retrouvé confiance en elle [Photo : SWNS]

Une femme atteinte du syndrome de Stein-Leventhal (SOPK) a décidé d’accepter l’un des effets secondaires de sa maladie en abandonnant son rasoir et en laissant pousser ses poils.

D’après le NHS, le SOPK est une maladie courante qui modifie le fonctionnement des ovaires.

La quantité importante d’“hormones masculines” chez les femmes atteintes de cette maladie entraîne la pousse de poils foncés sur le visage et le corps, l’un des effets secondaires les plus courants du SOPK.

La pilosité est une chose parfaitement naturelle, mais les poils sont souvent considérés comme tabou dans le domaine de la beauté, ce qui explique pourquoi les femmes se sentent souvent obligées de s’en débarrasser.

Mais pas Leah Jorgensen. La jeune femme de 33 ans originaire du Wisconsin, qui travaille dans le domaine de la santé comportementale, souffre du syndrome depuis qu’elle a 14 ans.

Leah, qui a été victime de moqueries cruelles et a été traitée d’homme, portait des chemises à manches longues et à col roulé ainsi que de longs pantalons pendant des années pour cacher sa pilosité.

À l’approche de la trentaine, elle passait des heures à se raser pour retirer les poils drus de son menton, ses joues, sa lèvre supérieure, sa poitrine, son estomac, ses bras, ses jambes et son dos.

Leah a trouvé la confiance nécessaire pour porter un bikini pour la toute première fois l’année dernière [Photo : SWNS]
Leah a trouvé la confiance nécessaire pour porter un bikini pour la toute première fois l’année dernière [Photo : SWNS]

Les doutes de Leah l’ont empêché de côtoyer certaines personnes. Elle a eu son premier baiser à 27 ans et a évité le dentiste pendant douze ans.

“Je n’avais jamais vu de femme qui me ressemblait”, a confié Leah. “J’avais tellement honte que je ne voulais pas en parler”.

“Je me cachais afin de lutter contre cette honte et cette gêne. Mon objectif quotidien a longtemps consisté à terminer la journée sans que personne ne remarque ma pilosité”.

“J’avais tellement de poils qu’il était très difficile de les cacher. J’ai commencé à souffrir d’anxiété, et mon état de santé mentale en a vraiment pris un coup”.

Leah se souvient d’un médecin qui lui a confié ne jamais avoir vu un tel cas d’hirsutisme (pilosité excessive), ce qui lui avait donné l’impression d’être un ‘monstre’.

D’autres expériences, comme des camarades qui se moquaient d’elle, ont également eu un impact.

“J’avais honte, j’étais embarrassée et effrayée, comme si je n’étais pas une femme à part entière”, confie-t-elle.

“Je me suis recouverte de vêtements et j’ai rasé mon visage, et je rasais toutes les parties de mon corps qui risquaient d’être visibles”.

“Il fait chaud et humide ici en été, mais je gardais quand même mon sweater à capuche tout au long de l’année, du coup il m’arrivait d’être en sueur. Les gens me demandaient : ‘Pourquoi tu portes ça ?’ et je répondais simplement ‘Laisse-moi tranquille’”

“J’étais vraiment certaine que j’allais perdre mes amis et que je serais rejetée par ma famille, que je n’obtiendrais jamais de job ou que je n’aurais jamais de petit copain, que je vivrais une vie malheureuse toute seule”.

Leah passait des heures à raser ses poils [Photo : SWNS]
Leah passait des heures à raser ses poils [Photo : SWNS]

Le tournant a eu lieu en 2015, lorsque Leah a été heurtée par une voiture. Elle a dû être emmenée à l’hôpital en ambulance, et ses vêtements ont été découpés par des secouristes afin qu’elle puisse être opérée. Certaines personnes ont donc vu la pilosité importante de Leah, mais ils s’en moquaient, à la grande surprise de Leah.

“J’ai réalisé que personne ne se souciait de mon apparence”, explique-t-elle. “Ils me voyaient comme une personne. Ça m’a aidé à surmonter mes peurs”.

Leah s’est alors jurée d’arrêter de se raser et de cacher sa pilosité. Elle accepte sa pilosité, porte des petits hauts décolletés sans manches et des jupes qui révèlent ses jambes sans se soucier de l’avis des autres.

Elle a également surmonté sa peur en portant un maillot de bain pour la première fois cet été.

Cette confiance personnelle retrouvée a même poussé Leah à créer un compte Instagram sur lequel elle partage régulièrement des photos de sa pilosité auprès de ses 2 500 followers, ainsi que des messages qui encouragent les autres à aimer leur corps.

Le mois prochain, la jeune femme qui encourage les autres à se sentir bien dans leur peau sera photographiée dans le cadre d’un livre qui fait la promotion de la diversité appelé Underneath We Are Women.

Elle s’est exprimée sur la manière dont elle a surmonté ses peurs : “J’ai réalisé que l’apparence de mes poils ne m’avait jamais embêtée. Les poils ne posaient pas problème, contrairement à la perception des autres”.

“Je me suis dit : ‘Ça suffit maintenant.’ Je n’avais plus envie de fuir.”

Cette nouvelle mentalité a également poussé Leah à quitter son job dans le domaine des assurances avant de retourner à l’université, où elle étudie le travail social. Elle a récemment décroché un job auprès d’enfants autistes.

“Les gens me dévisagent ou essaient de me prendre en photos, mais ça n’est pas étonnant car peu de femmes me ressemblent”, a confié Leah.

“J’avais peur que les gens remarquent mes poils, mais j’accepte ma pilosité et je laisse pousser mes poils maintenant. Je suis unique et ça me va très bien”.

“Je continue de raser mon visage, car j’aime l’apparence de mon visage sans poil, mais j’avais l’habitude de me raser plusieurs fois par jour, alors que je peux attendre un ou deux jours maintenant”.

“C’est une expérience vraiment valorisante”, a-t-elle confié à propos de son parcours pour retrouver confiance en elle.

“J’espère que mon histoire donnera du courage à d’autres personnes. Et aux femmes qui souffrent d’hirsutisme, vous n’êtes pas seules”.

Leah prêtait très attention à sa pilosité [Photo : SWNS]
Leah prêtait très attention à sa pilosité [Photo : SWNS]

Leah n’est pas la seule femme atteinte de SOPK à laisser tomber le rasoir. La chanteuse et artiste de spectacle Little Bear Schwarz devait également se raser tous les jours pour dissimuler ses poils. Mais, la jeune femme a découvert qu’elle se sentait mieux et qu’elle pouvait même se faire un peu d’argent en arrêtant de se raser à 31 ans.

“Je me suis dit que c’était maintenant ou jamais, et j’ai donc laissé pousser mes poils, et quelques semaines plus tard, j’ai trouvé un prospectus pour une compétition de barbe, et j’ai gagné”, a confié L. Schwarz à Yahoo Lifestyle.

En moins d’un mois, elle a rejoint l’équipe du spectacle Wreckless Freeks en tant qu’artiste. “J’ai rapidement découvert [qu’avoir une barbe] n’était pas seulement une possibilité, mais surtout une possibilité lucrative”.