"La Palestine n'est pas synonyme de terrorisme" :"choquée et dévastée", Bella Hadid exprime ses regrets après avoir participé à une publicité controversée pour Adidas

La polémique continue à enfler autour de la dernière campagne publicitaire de Bella Hadid pour la marque Adidas. Le shooting en question célébrait en effet la réédition de baskets emblématiques des Jeux olympiques de Munich de 1972, ensanglantés par un attentat anti-israélien, alors que la mannequin est Palestinienne. Pour la première fois, la jeune femme a pris la parole sur le sujet.

"La Palestine n'est pas synonyme de terrorisme" :"choquée et dévastée", Bella Hadid exprime ses regrets après avoir participé à une publicité controversée pour Adidas. (Photo by Stefanie Rex/picture alliance via Getty Images).
"La Palestine n'est pas synonyme de terrorisme" :"choquée et dévastée", Bella Hadid exprime ses regrets après avoir participé à une publicité controversée pour Adidas. (Photo by Stefanie Rex/picture alliance via Getty Images).

La polémique enfle depuis plusieurs jours, et Adidas a déjà fait son mea culpa. A l'occasion des Jeux Olympiques de Paris, l'équipementier allemand a décidé de rééditer l'une de ses paires de baskets cultes, et a dévoilé au début de l'été la SL72, réplique d'un modèle porté par les sportifs ayant participé aux Jeux de Munich, en 1972.

Bella Hadid, égérie de la marque, faisait partie des modèles choisis pour cette campagne. Mais cette dernière ignorait visiblement tout du contexte dans lequel s'étaient déroulés ces JO, il y a 52 ans de cela. En effet, la compétition avait été marquée par une violente attaque et par une prise d'otages : la délégation israélienne avait été prise pour cible par un commando palestinien. 11 athlètes israéliens et un policier allemand avaient trouvé la mort.

Or, Bella Hadid est elle-même la fille d'un ancien réfugié palestinien, né à Nazareth et exilé aux Etats-Unis. La participation du mannequin, qui n'a pas hésité à prendre la parole en faveur de la Palestine, à cette campagne, a donc suscité la surprise, puis l'indignation. L'ambassade d'Israël à Berlin avait notamment réagi sur X, avec colère : "Devinez qui est le visage de la campagne? Bella Hadid, un mannequin d’origine palestinienne qui a l’habitude de propager l’antisémitisme et d’appeler à la violence contre les Israéliens et les Juifs."

Vidéo. La minute de Bella Hadid

Résultat : Bella Hadid a été retirée de la campagne. "Nous sommes conscients que des liens ont été établis avec des événements historiques tragiques — même si ceux-ci sont totalement involontaires — et nous nous excusons pour l’irritation ou la douleur que nous avons pu causer", a commenté Adidas dans un communiqué, rapporté par l'AFP le 22 juillet 2024. La marque avait profité de l'occasion pour présenter ses excuses à la jeune femme : "Nous avons commis une erreur involontaire. Nous nous excusons également auprès de nos partenaires, Bella Hadid, A$AP Nast, Jules Koundé et d'autres, pour tout impact négatif sur eux et nous procédons à une révision de la campagne.".

Si elle avait fait savoir qu'elle avait décidé de faire appel à un conseiller juridique pour gérer cette affaire, Bella Hadid était jusqu'à présent restée silencieuse. Sur Instagram, elle a pris la parole dans un long message, dans lequel elle exprime sa "déception face au manque de sensibilité de cette campagne." "Je ne m'engagerai jamais sciemment dans un art ou une mission liée à une horrible tragédie, quelle qu'elle soit", affirme-t-elle, en précisant qu'elle n'avait "pas connaissance de la connexion historique" entre cette campagne et les "événements atroces de 1972".

"Choquée" et "dévastée", elle estime qu'il n'y a pas qu'un seul responsable dans cette débâcle. "Mon équipe aurait dû le savoir, Adidas aurait dû le savoir et j'aurais dû faire plus de recherches pour comprendre les tenants et les aboutissants, et pouvoir m'exprimer sur le sujet."

Le tout avant de conclure : "La Palestine n'est pas synonyme de terrorisme, et cette campagne mais en avant de façon non-intentionnelle un événement qui ne représente pas qui nous sommes. Je suis une fière Palestinienne et il y a bien plus dans notre culture que les choses qui ont été assimilées au cours de la semaine dernière. L'antisémitisme n'a pas sa place dans la libération du peuple palestinien. Je défendrai toujours la paix plutôt que la violence, quel que soit le jour. La haine n’a pas sa place ici, et je défendrai toujours non seulement les intérêts de mon peuple, mais aussi ceux de chaque personne dans le monde."

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